Il y a quelques année, un géologue étasunien lançait un
projet dont le but était de cartographier la Terre au cours du
dernier milliard d’années et d’effectuer des projections en
fonction du mouvement des plaques tectoniques. Cet expert est à
l’origine d’une hypothèse particulière : la Pangée
ultime.
Un nouveau supercontinent à venir
La plupart du temps, le supercontinent
« Pangée » est annoncé comme le point de départ des
actuels continents, après leur séparation et leur dérive.
Néanmoins, la Pangée est elle-même issue d’une alternance
complexe de dislocation et de recomposition, au gré des
mouvements des plaques tectoniques. Il n’est donc pas à exclure
qu’un nouveau supercontinent se forme dans un futur lointain.
Géologue et paléogéographe de renom, l’étasunien Christopher
Scotese a théorisé le concept de « Pangée ultime »
(Pangea Ultima) en 1982. il s’agit ici d’un
nouveau supercontinent qui pourrait exister dans
approximativement 250 millions d’années (voir ci après). Un
scénario très précis a vu le jour dans le cadre du projet PALEOMAP,
décrit précisément en 2018 dans une présentation (PDF en
anglais / 35 pages).
Crédits : Atlas of Future Plate Tectonic Reconstructions : Modern
World to Pangea Proxima (+250 Ma) / Christopher
Scotese
L’océan Atlantique serait voué à disparaitre, en raison de
l’avancée de l’Amérique vers l’Afrique et l’Eurasie. L’océan Indien
devrait quant à lui se transformer en une mer intérieure. En
prenant en compte la position des pays actuels, la
géopolitique mondiale fera l’objet d’un énorme
bouleversement. Par exemple, la péninsule coréenne se
retrouvera coincée entre la Chine et le Japon, le Groenland sera
collé au Canada et Cuba fusionnera avec les États-Unis, entre
autres.
Nouvelle géopolitique et conditions extrêmes
Au sein de cette Pangée ultime, la France – si cette dernière
existe encore d’ici là – occupera une place stratégique de
premier plan. Avec la disparition de la mer Méditerranée,
notre pays se rapprochera de l’Afrique du Nord tout en remontant
vers le pôle Nord. Il y aura donc des frontières communes avec
l’Espagne, l’Italie, éventuellement le Portugal mais également,
avec le Maroc, l’Algérie et peut-être la Tunisie.
En revanche, ce bouleversement s’accompagnera d’un
cocktail explosif de conditions climatiques
extrêmes et inévitablement, d’une extinction massive des
mammifères. Il sera principalement question d’une activité
volcanique intense, à l’origine d’une augmentation massive
du CO2 dans l’atmosphère. Ainsi, la majeure partie de la
Pangée ultime sera concernée par des températures dépassant les
40°C, dans un contexte où la luminosité du soleil sera plus
importante qu’aujourd’hui (+2,5%). De par sa position beaucoup plus
septentrionale qu’aujourd’hui, la France fera tout de même partie
des rares terres émergées où la vie sera encore possible.
Enfin, rappelons que Christopher Scotese a abandonné appellation
Pangée ultime, il y a déjà quelques années. L’expert lui a
préféré la notion de « Pangée prochaine »
(Pangea Proxima) puisqu’en toute logique, le mouvement des
plaques technologiques se poursuivra après après la formation du
nouveau supercontinent. Ceci engendrera à nouveau une dislocation
en plusieurs continents, puis une recomposition.