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Rédaction Actu

Publié le

15 avr. 2025 à 19h53

La France et l’Algérie à nouveau au bord de la rupture. Emmanuel Macron a décidé de rappeler l’ambassadeur français à Alger, indique l’Élysée à actu.fr ce mardi 15 avril 2025, après la décision de l’Algérie d’expulser douze agents de l’ambassade de France le 13 avril dernier.

L’Élysée a aussi pris la décision d’expulser à son tour douze agents algériens du territoire.

Que se passe-t-il entre la France et l’Algérie depuis plusieurs jours ? On vous résume le récent contexte, sur fonds de tensions depuis plusieurs mois.

Samedi : l’arrestation d’un agent du consulat de Créteil met le feu aux poudres

Rapprochement franco-marocain, arrestation de Boualem Sansal, tensions autour d’influenceurs… Une série d’incidents diplomatiques ont déjà dégradé les relations entre Paris et Alger depuis l’été 2024.

Malgré la visite du ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, à Alger le 6 avril dernier, et un appel le 31 mars entre Emmanuel Macron et le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, l’apaisement n’aura été que de courte durée.

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Le regain de tensions entre les deux pays s’explique par le placement en détention, samedi, de trois personnes en France, dont un agent du consulat d’Algérie de Créteil, dans le cadre de l’enquête sur l’enlèvement, en avril 2024, de l’influenceur Amir Boukhors – dit « Amir DZ ».

« Ce nouveau développement inadmissible et inqualifiable causera un grand dommage aux relations algéro-françaises », a affirmé le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué, promettant de ne pas « laisser cette situation sans conséquences ».

Ils sont poursuivis pour arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire suivie de libération avant le 7e jour, en relation avec une entreprise terroriste, a indiqué samedi le parquet national antiterroriste (Pnat).

Lundi : l’Algérie souhaite expulser douze fonctionnaires français

La tension est encore montée d’un cran ce lundi. Les autorités algériennes ont demandé à douze fonctionnaires français en poste en Algérie de quitter leur territoire sous 48 heures, précisant que cette décision était une réponse à l’arrestation des trois ressortissants algériens.

« Je demande aux autorités algériennes de renoncer à ces mesures d’expulsion sans lien avec la procédure judiciaire en cours », a réagi Jean-Noël Barrot dans une déclaration écrite transmise à des journalistes.

Si la décision de renvoyer nos agents était maintenue, nous n’aurons d’autre choix que d’y répondre immédiatement.

Jean-Noël Barrot
Ministre des Affaires étrangères

L’Algérie a défendu lundi soir sa décision « souveraine », faisant porter au ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau « la responsabilité entière » de ce regain de tensions.

Mardi : l’Élysée contre-attaque en expulsant à son tour douze agents algériens

Ce mardi soir, en représailles aux expulsions annoncées par l’Algérie, le président Emmanuel Macron a décidé d’expulser à son tour « douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France » et de rappeler pour consultations l’ambassadeur français à Alger Stéphane Romatet.

« Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales », a estimé la présidence française dans un communiqué, tout en appelant Alger à « faire preuve de responsabilité » pour « reprendre le dialogue ».

Les douze fonctionnaires français expulsés par l’Algérie sont « en route pour la France », a par ailleurs précisé une source diplomatique française.

Sur le réseau X, Jean-Noël Barrot a affirmé que « les autorités algériennes ont choisi l’escalade ». « Nous répliquons comme annoncé », ajoute-t-il. « Le dialogue, toujours, mais pas à sens unique », conclut le ministre.

Bruno Retailleau réagit

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a jugé mardi sur Cnews « inacceptable, vraiment inadmissible que la France soit un terrain de jeu pour les services algériens », à propos de la crise diplomatique avec l’Algérie.
Le ministre, a également estimé que la réponse de l’Elysée d’expulser « douze agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France », au renvoi de douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur par les autorités algériennes, lui « parai(ssait) totalement appropriée ».

Avec AFP.

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