Téhéran nie. La France, les États-Unis et une dizaine de pays alliés ont accusé, jeudi, l’Iran de mener une politique « d’assassinats et d’enlèvements » à l’étranger, selon une déclaration commune. « Nous sommes unis dans notre opposition aux tentatives des services de renseignement iraniens visant à tuer, kidnapper et harceler des personnes en Europe et en Amérique du Nord, en violation flagrante de notre souveraineté », ont-ils affirmé.
Des accusations que Téhéran a démenties ce vendredi matin, les jugeant « sans fondement ». Dans un communiqué, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a ajouté que ces accusations étaient une « tentative visant à détourner l’attention du public de la question la plus urgente du moment, à savoir le génocide en Palestine occupée », en référence à la guerre dans la bande de Gaza.
Aucune précision n’a été donnée sur la nature des attaques attribuées à l’Iran, ni où elles auraient eu lieu. Mais les pays Occidentaux assurent que les services iraniens « collaborent de plus en plus avec des organisations criminelles internationales pour cibler des journalistes, des dissidents, des citoyens juifs et des fonctionnaires actuels et anciens en Europe et en Amérique du Nord. C’est inacceptable », ont ajouté les signataires.
Hausse « considérable » des attaques
La Commission sur le renseignement et la sécurité (ISC) du Parlement britannique a récemment observé dans un rapport il y a quinze jours que la menace d’attaques physiques menées par l’Iran sur le sol britannique avait augmenté de façon « considérable », avec au moins 15 tentatives de meurtre ou d’enlèvement depuis 2022.
Et selon un rapport du renseignement néerlandais, les Pays-Bas ont jugé « probable que l’Iran soit responsable de tentatives d’assassinat », citant le cas d’un Iranien pris pour cible en juin 2024.
Outre les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Albanie, l’Autriche, la Belgique, le Canada, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne et la Suède sont signataires de cette déclaration. « Nous nous engageons à travailler ensemble pour empêcher que de tels actes ne se produisent et nous appelons les autorités iraniennes à mettre immédiatement fin à ces activités illégales sur nos territoires respectifs », ont-ils dit.