La FFR introduit cette saison en Top 14 et Pro D2 le carton rouge de 20 minutes, une règle déjà utilisée à l’international, mais avec une application propre au contexte français.

Cette nouveauté prévoit qu’un joueur exclu puisse être remplacé après vingt minutes. Toutefois, la France a choisi de ne pas suivre strictement les directives de World Rugby, notamment en raison de l’absence du « bunker », un outil vidéo permettant aux arbitres internationaux de revoir les actions litigieuses avant de statuer.

Mathieu Raynal, figure de l’arbitrage français, parle d’un « gros chantier », soulignant la complexité d’appliquer cette règle sans les outils de soutien vidéo rapporte Midi Olympique.

En France, une directive a donc été élaborée pour apporter plus de clarté et d’uniformité. L’objectif principal : préserver la lisibilité des décisions arbitrales et mieux protéger les joueurs.

Contrairement à World Rugby, qui réserve l’exclusion définitive à des actes illégaux (comme les plaquages sans bras), la France appliquera aussi cette sanction à des gestes légaux mais jugés très dangereux. Un plaquage à vitesse élevée mal maîtrisé, même réalisé dans les règles, pourra ainsi valoir un rouge définitif.

Ce positionnement assumé découle de divergences constatées entre les décisions internationales et les attentes du rugby français.

Un exemple cité : Antoine Hastoy, victime d’un plaquage à la tête non sanctionné comme exclusion définitive par World Rugby, suscite l’incompréhension des arbitres français.

Nicolas Datas-Tapie, membre de la cellule performance, insiste : la France veut envoyer un message fort contre les plaquages violents. Le but est aussi de simplifier la lecture des décisions pour les acteurs et le public.

World Rugby autorise ces adaptations locales jusqu’à un premier bilan prévu en 2026.

D’ici là, la FFR veut imposer sa propre lecture des situations dangereuses. Une manière de réaffirmer sa volonté de protéger l’intégrité des joueurs tout en gardant un arbitrage lisible, rigoureux et adapté à son championnat.