Alors que Castries célèbre sa fête votive estivale, la ville doit faire face à un invité indésirable : le moustique tigre. Neuf cas de chikungunya ont été confirmés, poussant les autorités sanitaires à renforcer les mesures de prévention.
À Castries, pas de panique à bord : le fun et la fête d’abord ! Et les moustiques sont là pour ça… En pleine semaine de fête votive, qui bat son plein chaque année début août, cette commune de plus de 6 000 habitants doit composer avec un invité un peu trop piquant : le moustique tigre.
Depuis le début de la saison estivale, neuf cas de chikungunya ont été recensés dans cette ville de l’Hérault. Un bilan qui pique pour la commune qui n’avait encore jamais été confrontée à la circulation locale du virus : « On ne cesse de m’informer de nouveaux cas. J’ai lu qu’il y en avait neuf, mais on m’a aussi parlé de douze. On a du mal à comptabiliser, car tous les malades ne consultent pas forcément », confie Claudine Vassas-Mejri, la maire de Castries. Une infection avait aussi été recensée à Prades-le-Lez, à environ 30 minutes de Montpellier.
Un été sous haute piqûre
Malgré deux opérations de démoustication, la dernière ayant eu lieu les 23 et 24 juillet, orchestrée par la société Altopictus, de nouveaux cas ont été signalés, à la veille de la grande fête. Mais du côté des Castriotes, l’ambiance reste détendue. « Ce n’est pas vraiment un sujet d’inquiétude. On fait attention, mais on ne vit pas dans la peur », témoigne le directeur de la maison de retraite La Farigoule. Même constat au centre de loisirs, où un cas a pourtant été détecté. « L’enfant avait été piqué chez lui et présentait de la fièvre et une grande fatigue. Par précaution, notre structure a été démoustiquée. Depuis, tout est calme, mais nous restons vigilants », explique un responsable.
À la pharmacie de la Couronne, les affiches de prévention sont bien visibles : « Certains clients sont un peu stressés et demandent des conseils. On leur rappelle les bons réflexes : éviter l’eau stagnante, se couvrir, utiliser des répulsifs… Ils s’informent, mais personne ne panique », observe une préparatrice. Les portes de la pharmacie restent fermées, mais cela ne suffit pas toujours à les stopper : « Nous, on se fait piquer toute la journée, il y a en vraiment beaucoup. » De son côté, la mairie poursuit ses actions : « Nous avons mis à disposition des produits anti-moustiques pour les habitants », indique la mairesse.
Castries, commune test pour l’ARS
L’apparition de ces cas autochtones de chikungunya a piqué la curiosité de l’ARS (Agence régionale de santé), qui a lancé une enquête épidémiologique à l’échelle nationale, en partenariat avec Santé publique France. « L’objectif est d’enquêter en recensant les cas, d’organiser les traitements et de sensibiliser les professionnels de santé comme les habitants. À Castries, nous avons notamment mené des actions de porte-à-porte », explique Murielle Kordylas, représentante de l’ARS.
La commune a accepté de devenir ville pilote dans ce dispositif expérimental, en étroite collaboration avec les autorités sanitaires. « La ville est très impliquée et souhaite poursuivre ce partenariat avec l’ARS. Nous avons donc décidé d’aller plus loin en suivant de façon plus précise les foyers de moustiques tigres dans la commune. Il s’agit d’estimer leur nombre et de mesurer l’efficacité des traitements mis en place », poursuit-elle. Deux pièges ont déjà été installés pour prélever des échantillons et analyser les excréments des moustiques capturés. Ces données permettront de mieux comprendre la dynamique de propagation du virus au niveau local.
En attendant, la mairie continue sa campagne de prévention notamment en cette période de fête votive. « Ce rassemblement est aussi l’occasion de rappeler quelques règles de bon sens », indique Claudine Vassas-Mejri. Le silence des moustiques ne sera pas au rendez-vous, pas plus que celui des Castriotes, bien décidés à profiter pleinement de la fête votive.
Locataire : 5 gestes pour limiter les moustiques chez soi
Même sans pouvoir faire de gros travaux, il est possible de limiter la présence des moustiques chez soi. Voici quelques astuces efficaces à mettre en place quand on est locataire :
Moustiquaires amovibles
Sur les fenêtres, les portes-fenêtres ou les bouches d’aération, les moustiquaires amovibles sont faciles à poser avec de l’adhésif. Elles empêchent les moustiques d’entrer sans bloquer la lumière ou l’aération.
Utiliser un ventilateur
Les moustiques détestent les courants d’air. Il suffit donc de l’orienter vers les pieds ou le lit pour perturber leur vol pendant la nuit.
Prises anti-moustiques
Ces diffuseurs électriques, souvent à base de pyréthrinoïdes, sont efficaces pendant la nuit, surtout dans les chambres. Il faut cependant bien aérer au réveil pour renouveler l’air.
Moustiquaire de lit
Particulièrement utile en rez-de-chaussée, elle reste une barrière physique redoutablement efficace, surtout pour les enfants ou les personnes sensibles.
Limiter l’humidité
Les moustiques adorent l’eau. Il est donc important d’éviter l’eau stagnante en vidant régulièrement les coupelles sous les plantes, et en réparant les petites fuites (robinets, tuyaux, joints…).