L’Allemagne accélère son réarmement. Grâce à la levée du « frein à l’endettement », votée en mars dernier, la coalition gouvernementale du chancelier Friedrich Merz prévoit de porter le budget de la Bundeswehr à 3,5 % du PIB d’ici 2029, soit environ 153 milliards d’euros, rapporte le site spécialisé opex360.com. Dès 2026, l’armée allemande bénéficiera d’un budget de 108,2 milliards, composé de 82,7 milliards issus du budget ordinaire de la Défense et de 25,5 milliards prélevés sur le Fonds spécial.
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À titre de comparaison, le budget français atteindra 57,2 milliards d’euros la même année, selon les annonces faites par Emmanuel Macron le 13 juillet dernier. Même en tenant compte des hausses prévues dans la Loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, qui fixe un objectif de 64 milliards d’euros en 2027, l’écart se creuse nettement entre les deux principales puissances militaires européennes.
Une réorganisation massive de la Bundeswehr
L’ambition allemande ne se limite pas aux chiffres. Selon Bloomberg et Reuters, Berlin s’apprêterait à commander jusqu’à 3 500 blindés ARTEC Boxer, 5 000 véhicules Patria 6×6 dans le cadre du programme CAVS (Common Armoured Vehicle System), 1 000 chars Leopard 2A8 (ou leur successeur Leopard 3), ainsi que 20 Eurofighter EF2000 supplémentaires – une commande déjà annoncée en 2024 par Olaf Scholz.
Le ministère de la Défense allemand a également confirmé l’achat de lanceurs Typhon américains, capables de mener des frappes de précision dans la profondeur. En revanche, il a démenti vouloir acquérir des F-35A supplémentaires, malgré des rumeurs persistantes.
Un effort sans précédent sur les effectifs
Le réarmement passe aussi par un renforcement massif des effectifs. Selon le gouvernement allemand, 10 000 postes militaires et 2 000 postes civils seront créés en 2026, ainsi que 20 000 postes temporaires dans le cadre du nouveau service militaire, censé revitaliser la réserve.
« Avec le budget 2026, non seulement nous renforcerons l’équipement et les infrastructures, mais nous investirons spécifiquement dans le personnel. Ce n’est qu’avec un maximum d’hommes et de femmes engagés que nous pourrons transformer les technologies de pointe en puissance militaire », a déclaré le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius. La stratégie est claire : doter l’Allemagne de « l’armée conventionnelle la plus puissante d’Europe », selon les termes du chancelier Merz.