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Le 30 juillet dernier, la compagnie aérienne Ryanair a annoncé qu’elle fermait ses activités à Strasbourg et dans deux autres aéroports français, et ce dès fin octobre 2025. La compagnie à bas prix irlandaise proteste contre la hausse du barème de la taxe sur les billets d’avion. Explication.
À Strasbourg, Ryanair a du plomb dans l’aile. La compagnie à bas prix a annoncé le 30 juillet dernier qu’elle fermait ses activités au sein de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, en plus d’une réduction de 13% de sa capacité en France, la suppression de 750 000 sièges, l’annulation de 25 lignes et l’arrêt de ses opérations aux aéroports de Bergerac et Brive.
Une décision en réaction à « l’augmentation excessive », selon les mots de la compagnie aérienne, du barème de la taxe sur les billets d’avion. Cette taxe décidée par le gouvernement en mars dernier, la faisant passer de 2,63 à 7,30 € pour un billet en classe économique vers la France ou l’Europe, a pour but de ramener 800 millions d’euros de recettes supplémentaires. L’attractivité de l’aéroport strasbourgeois n’est donc pas remise en cause.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Quelles lignes strasbourgeoises sont concernées ?
Si l’annonce peut paraître spectaculaire, seulement deux lignes strasbourgeoises sont concernées par la décision de Ryanair : Porto et Agadir, qui seront fermées dès fin octobre 2025.
Les conséquences de la décision de Ryanair sont donc relativement faibles sur les activités de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim, qui bénéficie toujours de l’activité de ses autres lignes à bas prix (Volotea ou EasyJet).
© Rob Hodgkins — Ryanair Ei-DHD B737-800 EMA, CC BY-SA 2.0 / Photo d’illustration
Une conséquence locale d’un bras de fer national
Si Strasbourg et d’autres lignes ou aéroports ont été touchés, l’annonce de Ryanair ressemble davantage à une tentative de chantage envers le gouvernement français et sa taxe sur les billets d’avion. Dans un communiqué de presse, la compagnie irlandaise déclare que « si le gouvernement décidait de supprimer complètement cette taxe aérienne néfaste, Ryanair pourrait envisager une croissance ambitieuse en France dans les années à venir ».
Dans le détail : 25 nouveaux avions, le doublement du trafic et la création de 750 emplois dans les régions françaises. Un coup de pression sur lequel le gouvernement semble déjà prêt à complètement céder, puisque la ministre des Transports Nathalie Delattre a déclaré sur TF1 se tenir « aux côtés du ministre Philippe Tabarot pour défendre cette option de supprimer cette taxe ». Et ce, même si son cabinet a fait savoir à l’AFP, quelques heures après, que « la ministre est contre toute augmentation de cette taxe mais pas pour sa suppression ».