Dans quel était d’esprit étiez-vous ce matin (vendredi) ?

Ce n’était pas facile. Le réveil a fait mal. Tout en restant raisonnable, on avait fêté ma victoire avec l’équipe. Je suis arrivée vers 21 h 50 à l’hôtel. Un massage, un repas, un petit verre avec le staff et les filles et vite au dodo. … Je savais qu’il y avait de belles choses à faire. J’avoue qu’aujourd’hui (vendredi), j’avais dit à mon directeur sportif que j’allais faire le kilomètre zéro. De base, c’était une blague mais je l’ai quand même fait. Les autres filles ne m’ont pas prise au sérieux, ce que je peux comprendre : fallait être un peu fou pour le faire. Après, je ne sais pas trop ce qui s’est fait, un groupe d’une vingtaine est revenu. On s’est bien entendu…

Gagner jeudi vous a permis de gagner vendredi ?

Pas forcément. C’était très tactique. Il a fallu garder son sang-froid. Mon directeur sportif m’a pas mal aidé. Il m’a dit de continuer d’y croire. C’était super tactique dans la dernière bosse, on ne me laissait pas sortir. J’étais plus surveillée après ma victoire de jeudi.

Qu’est-ce que ces deux victoires vont changer ?

Comme beaucoup, je n’ai pas spécialement confiance en moi mais ça va de mieux en mieux. Pour l’instant, je ne sais pas ce que ça va changer. Je suis encore sous le coup de l’émotion. Je vais avoir besoin de temps à la maison pour réaliser.

Le classement général du Tour de France sera-t-il un objectif à l’avenir ?

Je ne sais pas. J’aime attaquer, prendre du plaisir sur le vélo. Je viens de vivre deux jours exceptionnels. Si je dois me battre pour un classement général, un jour, je devrais rester dans le peloton. Peut-être, qu’un jour, je vais me battre pour le classement général. Pas maintenant.

Avez-vous conscience d’écrire l’histoire du cyclisme français ?

Je suis la première à réaliser le doublé. C’est top, c’est incroyable. Je ne réalise pas trop.