Dès 2026, un pays va lancer des tests pour à terme supprimer ses antennes mobiles et les remplacer par un système 4G/5G particulier. Découvrez à quoi ressemblera ce nouveau système en vidéo.
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Nos smartphones ne captent pas les réseaux 4G ou 5G par magie. La couverture d’un territoire nécessite l’installation de plusieurs antennes relais, ce qui n’est pas toujours bien accueillis par les habitants les plus proches du site où l’une d’elle est érigée. Des réticences qui ne datent pas d’hier, et pas nécessairement liées à la crainte des effets des ondes sur la santé. Toujours est-il que pour l’instant, il n’y a pas énormément d’alternatives.
La plus connue est sans doute Starlink d’Elon Musk, qui compte aujourd’hui plus de 8 000 satellites dans l’espace à environ 560 km au-dessus de nos têtes. Mais une autre solution va bientôt voir le jour, plus proche de nous au sens littéral du terme. Son nom générique est HAPS, pour High Altitude Platforms, ou plateformes à haute altitude dans la langue de Molière. Associée à l’entreprise Sceye, la banque japonaise Softbank a dévoilé la sienne. Une version plus performante que ce qui se fait actuellement dans le domaine.
Voici par quoi ce pays compte remplacer ses antennes 4G et 5G
En résumé, il s’agit d’un dirigeable sans pilote au revêtement argenté. Sa conception a demandé l’aide de spécialistes de tous bords. “Il existe de nombreux points communs entre les sports extrêmes comme la Coupe de l’America [une compétition de voile, ndlr] ou la Formule 1 et notre travail sur les HAPS. Il s’agit de repousser les limites des matériaux, en toute sécurité“, explique Mikkel Vestergaard Frandsen, le PDG de Sceye. La firme a d’ailleurs embauché des ingénieurs issus des deux secteurs pour élaborer ses antennes aériennes. Découvrez le résultat en vidéo.
Déployés à 20 km au-dessus du sol, les dirigeables remplis d’hélium embarquent un système permettant soit de couvrir une large zone en 5G, doit de concentrer le réseau sur un espace plus réduit, en fonction des besoins. “Il ne s’agit pas d’un système de relais. Nous sommes la station de base, capable de répondre aux demandes du réseau depuis la stratosphère“, souligne Frandsen. Niveau performance, la latence mesurée est de 25 ms, ce qui place Sceye devant Starlink et ses 45 ms.
Conçu pour résister aux conditions extrêmes de la stratosphère, l’appareil peut atteindre son altitude en moins de 30 minutes. Il assure son rechargement permanent grâce à l’énergie solaire, qui lui sert à la fois à alimenter son système télécoms, mais également à rester stationnaire. Quelque chose que les ballons actuels ne peuvent pas faire, ces derniers se déplaçant au gré du vent. Un seul dirigeable Sceye peut rester en l’air pendant des mois et remplace jusqu’à 25 antennes au sol.
Les dirigeables 5G vont s’envoler très bientôt, avec deux usages possibles
Les engins volants utiliseront des bandes de fréquence ouvertes en 2023 par l’Union internationale des télécommunications, précisément pour préparer l’arrivée des HAPS. Elles se situe entre 700 MHz et 2,6 GHz. Avant elles, les appareils similaires devaient se servir de bandes à plus courte portée, et plus facilement impactées par la météo.
Si SoftBank et Sceye sont techniquement prêts à lancer des tests, la banque japonaise se demande encore comment elle va positionner le système : infrastructure permanente ou déploiement sur demande, par exemple en cas de catastrophe naturelle ?
“Notre plan actuel prévoit qu’un seul dirigeable reste en vol pendant un an. Cependant, les deux scénarios, vol continu ou lancement en réponse à une catastrophe, sont envisageables. Les détails opérationnels seront finalisés après les essais pré-commerciaux en 2026 […]”, précise Toshiharu Sumiyoshi de SoftBank.