Par
Brian Le Goff
Publié le
2 août 2025 à 12h49
Alors que trois agressions d’agents pénitentiaires ont eu lieu en deux semaines au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, le syndicat UFAP s’est dit « plus qu’offusqué » d’apprendre qu’un détenu suivi par une équipe médicale spécialisée pour des problèmes « psy » allait effectuer une « semaine de surf thérapeutique » à Saint-Malo mi-septembre 2025 : « Pour les remercier des services rendus ? (sic). »
L’accord a été donné mardi dernier lors d’un réunion de la commission de l’application des peines (CAP). Cette dernière regroupe les parties prenantes intervenant à la prison, dont entre autres le juge d’application des peines, le parquet et le chef d’établissement. La CAP sert à évoquer les permissions, les remises de peines, les libertés conditionnelles ou les sorties.
Eric Toxe
Secrétaire local
C’est le SMPR (service médico-psychologique régional rattaché au centre hospitalier Guillaume Régnier), au sein même de la prison, chargé de prendre en charge les détenus avec des problèmes de santé physique ou mentale, qui est derrière cette initiative, selon le syndicaliste.
« Les collègues sont dégoûtés »
Mais ce détenu n’est pas dans les cellules directement gérées par ce service. « Sur une vingtaine de cellules, une quinzaine est vide. L’intégration se fait sur la base du volontariat. Mais, à l’extérieur, face aux profils »psy’ » on ne leur demanderait pas leur avis », affirme Éric Toxe.
Face à cette situation, le secrétaire local du « syndicat majoritaire » au sein de la prison de Rennes pousse un coup de gueule : « Les collègues sont dégoûtés. On nous dit de faire des économies. Et même si ce n’est pas dans le budget de la prison que de l’argent est utilisé pour cette semaine thérapeutique, dans un contexte dans lequel on demande à tout le monde de se serrer la ceinture, on a du mal à comprendre. »
« Nous ne savons pas ce qu’il y a derrière »
Contacté par actu Rennes, le service communication de la direction interrégionale de l’administration pénitentiaire explique découvrir cette initiative, mais confirme que c’est une activité thérapeutique gérée par le SMPR et que la direction interrégionale n’avait pas encore été informée de cette « semaine de surf thérapeutique ». « Nous ne savons pas ce qu’il y a exactement derrière. »
Également sollicitée vendredi 1er août en fin d’après-midi, la direction du centre hospitalier Guillaume Régnier a indiqué qu’elle apporterait une réponse à notre demande dans les plus brefs délais. Ce samedi 2 août, aucun retour ne nous a été adressé.
Le représentant du syndicat UFAP s’est ému auprès de notre rédaction que le tract diffusé par ses soins, qui cherchait avant tout à interroger sur la cohérence des messages passés auprès du grand public, ait été aussi rapidement repris par des politiques.
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