Sur la carte littéraire de l’Amérique latine, la Bolivie est une tache vide. Les traductions sont rares et c’est avec curiosité qu’on ouvre Séoul, São Paulo. Tayson et son cousin, le narrateur, vivent à El Alto, au-dessus de La Paz, à plus de 4000 m. Ils ont 17 ans, peu de perspectives, quelques rêves. Tayson est né à São Paulo, dans le quartier bolivien où l’on parle portugnol et parfois aymaragnol. Dans sa famille, on travaille dans la contrefaçon de vêtements de marque. La concurrence avec les maîtres du marché, les Coréens, est effrénée, d’où le titre. La Bolivie, un pays d’où l’on part, où l’on revient ou qu’on rêve de quitter. Chaque famille compte des membres partout: au Brésil, en Argentine, au Pérou et même au Chili, l’ennemi abhorré depuis le traité de 1838 qui a privé la Bolivie de son accès à la mer.
Rêves de dépucelage