Au-delà d’être un week-end laborieux sur les routes, le grand chassé-croisé de l’été, entre les mois d’août et juillet, révèle la séparation entre deux camps : les juillettistes et les aoûtiens. Ceux adeptes d’un été plus calme avant la tempête du mois d’août, et ceux partisans de vacances bien méritées au bout du bout de l’été. Mais parle-t-on d’un phénomène existentiel ou d’une simple légende urbaine comparable à une guerre de clocher ?
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Isabelle Ragueneau est directrice d’accueil de l’office du tourisme du Voyage à Nantes, rue des États, depuis trente-cinq ans. Les vacanciers de la cité des ducs, elle connaît, elle les voit passer toute la journée. Et elle l’affirme, ce changement marquant de l’été existe bel et bien toujours. Pour Bertrand Le Merle, en charge de la communication de l’organisme, c’est comme les mangeurs de poisson et de viande : il y en aura toujours ».Le mois d’août serait donc plus sportif, d’après Isabelle Ragueneau. On va commencer à entrer dans le dur avec les aoûtiens, les deux premières semaines sont bien remplies , affirme-t-elle, d’expérience.
Qui est le plus agréable ?
Mais pour quelles raisons ? Si l’on grossit le trait, le juillettiste s’apparenterait à un touriste étranger, notamment nos voisins allemands, espagnols et italiens, à en croire les observations de la directrice d’accueil. Les Français, eux, débarqueraient en plus grand nombre au mois d’août, quand de nombreuses entreprises ferment. Et Isabelle Ragueneau le reconnaît, on dit souvent que les juillettistes sont plus agréables que les aoûtiens . Le Français serait donc plus compliqué que les autres ? En tout cas, quand on a des remarques négatives, c’est bien souvent de nos Français , s’amuse-t-elle.
En fait, l’arrêt du tourisme durant la crise Covid-19 a créé un tournant chez les touristes. Du moins, c’est le sentiment qu’elle éprouve depuis son bureau. Cette fracture a rendu les personnes moins patientes , observe-t-elle. Mais rien d’affolant, relativise Isabelle Ragueneau. Dans l’ensemble, les échanges se passent très bien. On fait de belles rencontres. Et pas que des Européens, raconte celle qui a notamment pu accueillir des Étasuniens, des Canadiens et même des Australiens.