Plus de trois semaines après l’incendie qui a ravagé plus de 700 hectares entre les Pennes-Mirabeau et Marseille, les habitants sinistrés sont toujours en attente de réponses. Ils ont décidé de porter plainte contre X.
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Le paysage calciné entoure la maison de Maryse Sinitzki. Sa propriété a été partiellement touchée par les flammes lors de l’incendie du 8 juillet, qui a ravagé plus de 700 hectares à l’Estaque, dans le 16e arrondissement de Marseille.
Son mari est resté combattre le feu et a protégé leur maison. « Les pompiers sont arrivés un peu tard, le feu avait déjà tout détruit, si des personnes n’étaient pas restées comme mon mari pour arroser la maison et éviter que ça brûle, je pense qu’on aurait tout perdu ». « Qui est responsable là-dedans, on ne sait pas… », ajoute-t-elle encore très émue.
Au total, 91 logements ont été touchés, dont 50 totalement détruites. Les habitants sinistrés vont porter plainte contre X pour savoir ce qu’il s’est passé ce jour-là et déterminer les responsabilités.
Les habitants sinistrés de l’Estaque se sont regroupés au sein d’un collectif, qui a demandé les rapports d’intervention des secours. « C’est pour savoir quels ordres ont été donnés ? à quelle heure ? pourquoi ? quand sont partis les Canadair ? quand sont parties telles colonnes à tel endroit ? Quand sont arrivés les renforts des départements extérieurs ? où est-ce qu’ils sont allés ? », liste Emmanuel Franc, lui aussi sinistré et membre du collectif de l’incendie du 8 juillet.
Le feu a brûlé son garage et le van qui s’y trouvait, la véranda et jusqu’à la toiture au-dessus, il a circulé tout le long de la gouttière, et brûlé tous les chevrons extérieurs le long de la maison. Par chance, la partie habitable n’a pas été impactée par les flammes, mais les réseaux d’eau, gaz et électricité sont détruits. La maison n’est plus habitable pour huit ou dix mois, selon lui. Les secours ne sont pas intervenus chez lui. « Le feu s’est éteint de lui-même, c’est un miracle, dit-il, on veut comprendre pourquoi on n’a pas eu de pompiers ».
« On a tous conscience qu’il y a eu un problème, une centaine de maisons touchées c’est du jamais vu en France, ou il y en a peut-être eu un, on est en train de faire des revues de presse pour savoir s’il y a déjà eu des incendies aussi importants détruisant autant de maisons, pour l’instant, on n’en a pas trouvé. C’est phénoménal. »
Il y a eu un énorme manquement, on ne sait pas à quel niveau, avec le collectif, c’est ce qu’on va, essayer de chercher.
Emmanuel Franc, sinistré membre du collectif de l’incendie du 8 juillet
France 3 Provence-Alpes
Ce n’est pas la première fois que le feu menace ces maisons. « Sur les feux précédents, en 2001, 2003, 2015… il y a toujours eu les pompiers qui sont venus en prévention, pour savoir où était le feu, on savait qu’on était entourés, là, on a vu personne », note-t-il.
Le 8 juillet, le feu est parti de l’embrasement d’une voiture sur l’autoroute. Attisé par le vent, les flammes ont rapidement ce quartier du nord de la ville. Les habitants avaient fui dans la précipitation. Dominique Russo vient à peine de regagner son logement. « Ce jour-là, c’était vraiment l’apocalypse, se souvient-il, ça prenait de tous les côtés, on ne peut pas en vouloir aux pompiers, avec les moyens qu’ils ont, je pense que ce jour-là, ils ont dû faire tout ce qu’ils ont pu, en plus il y avait des rafales de vent, c’était vraiment très compliqué ».
Article rédigé avec la collaboration d’Elodie Pépin, journaliste à France 3 Provence-Alpes