La saison MotoGP 2025 est loin d’avoir répondu aux
attentes de KTM. Pendant que l’écurie autrichienne a traversé une
zone de turbulences financières, ses résultats en piste ont été
tout aussi chaotiques. Sur les douze premières manches du
championnat, les RC16 n’ont affiché qu’un seul podium validé
officiellement : celui décroché par Pedro Acosta lors du Grand Prix
de République tchèque à Brno.
Maverick Viñales, nouveau venu chez
Tech3, avait pourtant bien franchi la ligne
d’arrivée à la deuxième place lors du Grand Prix du
Qatar. Mais une pénalité pour pression de pneus
non conforme a ruiné cette performance, la reléguant aux
oubliettes.
Dans ce contexte, les deux pilotes Brad Binder
et Enea Bastianini peinent à trouver leur rythme.
Le Sud-Africain n’a pas fait mieux qu’une sixième place à
Jerez, tandis que l’Italien, malgré une éclaircie
lors du sprint de Brno (3e au Sprint), reste loin des
attentes fixées par KTM au début de l’année.
Pourtant, Pit Beirer, directeur du sport
automobile de KTM, refuse de jeter l’éponge :
« Nous n’avons pas abandonné Brad, et encore moins Enea
», martèle-t-il. « Ce n’est pas à eux de tout porter.
C’est à nous, KTM, de leur redonner les moyens de
performer. »
Beirer admet que la dynamique du MotoGP actuel,
toujours plus exigeante, ne pardonne rien :
« Chaque année, la moto évolue, le rythme s’accélère, et les
pilotes doivent sans cesse adapter leur style. Parfois, les
réglages qui fonctionnent pour l’un ne conviennent pas à l’autre.
C’est exactement ce que traverse Brad. Il n’a tout
simplement pas le feeling dont il a besoin pour exprimer son
potentiel. »
Pit Beirer KTM :
« notre travail est de leur rendre cette confiance, c’est
notre responsabilité »
C’est en travaillant avec Maverick Viñales que
KTM semble avoir trouvé un point d’appui.
L’Espagnol a très vite compris que la RC16 2025
exigeait un pilotage plus fluide, moins agressif que les
générations précédentes. Pedro Acosta, rookie
talentueux et révélation de la saison, a fini par suivre cette voie
– avec succès. Il est aujourd’hui le mieux classé des pilotes
KTM, septième au général avec 124 points.
Oui mais Brad Binder ? Enea
Bastianini ? … « Ils ne sont pas à l’aise,
ils ne peuvent pas donner leur pleine mesure, et
c’est notre responsabilité », reconnaît
Beirer. « Dans cette catégorie, sans
confiance, on ne peut pas rivaliser. Notre travail est de
leur rendre cette confiance. Nous avons commencé à
progresser, mais il reste du chemin. »
À ce stade de la saison MotoGP, KTM reste
troisième au classement constructeurs, 12 points derrière
Aprilia mais largement devant
Honda. Cependant, les écarts internes entre
pilotes sont flagrants : Acosta domine (7e), suivi
de Viñales (11e), puis Binder
(12e) et enfin Bastianini (17e). Reste à savoir si
Binder et Bastianini retrouveront
leur mojo pour accompagner Acosta et
Viñales dans la lutte pour les podiums.
Rendez-vous au Red Bull Ring, le fief de
KTM, du 15 au 17 août …