Par

Adrien Tisserand

Publié le

2 août 2025 à 17h47

Sur 6000 objets perdus en moyenne par an à Rouen, seuls 30% retrouvent leur destinataire… Un faible taux de restitution qui traduit bien souvent un manque d’information du public sur le fonctionnement du service des objets trouvés. On vous explique tout et on vous présente de surprenantes trouvailles. 

Des trouvailles classiques, d’autres surprenantes

Tous les objets perdus dans l’espace public doivent être rapportés par les « inventeurs » (terme désigné pour parler de la personne qui trouve l’objet perdu) au siège de la Police Municipale, 40 rue Orbe, à Rouen.

Ils sont ensuite triés par type d’objet (sacs, vêtements, clés, objets de valeur…) et identifiés par un numéro (avec le lieu, la date et l’heure de la trouvaille) avant d’être stockés dans un local dédié. Selon la valeur de l’objet, il peut être placé sous coffre. 

Si la majorité des objets trouvés sont des clés, des téléphones portables ou des portefeuilles, la Police Municipale retrouve parfois quelques pépites. Une agente confie avoir vu passer ces dernières années « un dentier, deux paires de béquilles, des appareils auditifs, et même un fauteuil roulant ! », rien que dans les transports en commun.

Elle s’étonne aussi de voir des articles de sport très coûteux comme « des clubs de golf, un masque d’escrime ou des équipements de hockey » être oubliés, expliquant que « chaque année, c’est de pire en pire. Les gens oublient tout ». Elle prend l’exemple d’une personne qui a oublié « des bijoux achetés pour Noël, bien emballés » et n’est jamais venu les chercher. 

Une restitution sécurisée, mais rare

Les agents de la Police Municipale cherchent d’abord à contacter le propriétaire pour l’informer (par courrier ou par téléphone), dans les jours qui suivent la perte. Malgré cet effort de recherche, les propriétaires ne se manifestent que rarement…

Dans le cas où le propriétaire veut le récupérer, un contrôle d’identité est fait par la Police Municipale, peu importe l’objet. Ensuite, pour se voir restituer sa clé par exemple, il faut pouvoir présenter un double identique. Pour un téléphone portable, il faut fournir son numéro de téléphone et le code d’identification IMEI, pour éviter tout vol.

Que deviennent alors les objets non récupérés ? 

Le délai de conservation des articles varie entre un mois et un an, généralement. Passé ce délai, les papiers d’identité sont restitués à la préfecture, les téléphones portables, les vélos ou encore les lunettes sont donnés à des associations, comme Guidoline par exemple, qui peut revendre ces vélos à moindre coût.

Les médicaments repartent en pharmacie et certains objets de valeur sont vendus au bénéfice de l’État (l’administration des Domaines) une fois par an. Il reste enfin quelques objets qui ne peuvent être vendus et qui sont détruits, comme les clés. 

Et pour la SNCF ?

La SNCF dispose de son propre service d’objets trouvés, en gare de Rouen. Ces derniers sont collectés par des agents en gare, ou dans les trains (collecte partagée avec Le Havre et Paris). Il faut remplir une déclaration de perte en ligne ou en gare. Un délai d’un mois est alors donné au propriétaire pour retrouver l’objet, qui devra s’acquitter d’une taxe de 5 à 10 euros selon l’objet perdu. Au-delà de ce délai, les objets sont donnés à Emmaüs, la SNCF ne réalise aucun profit dessus.
En gare de Rouen, les objets perdus fréquents sont des sacs et des manteaux, mais il y a aussi certaines curiosités comme des tréteaux, par exemple.

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