« Nous sommes tous des enfants de Gaza. Résistance, c’est la loi de l’existence ». Les slogans sont entonnés par près de 250 personnes rassemblées hier après-midi, sur la place Broglie à Strasbourg, à l’appel du Collectif Palestine 67.
La manifestation initialement prévue n’a pas eu lieu, en raison de l’arrêté préfectoral interdisant le passage du cortège dans le quartier des Contades où vit une grande partie de la communauté juive de Strasbourg. Pas de déambulation mais un rassemblement statique devant le monument dédié au maréchal Leclerc. Qu’encadrent sept véhicules de police.
Attachement à la dignité humaine
Hervé Gourvitch , l’un des porte-parole du Collectif Palestine 67 qui a attaqué vainement, en référé l‘arrêté préfectoral interdisant le périmètre en question, dénonce « la remise en cause de la liberté d’expression et de manifester son soutien au peuple palestinien ».
Le Collectif envisageait notamment de défiler dans la rue Oberlin, non loin de la synagogue, devant l’immeuble où vivent des militants d’Urgence Palestine. Pour leur apporter son soutien car la façade de leur immeuble a été taguée récemment. « En tant que juif, a continué le porte-parole de Collectif Palestine 67, cela me choque encore plus car cela veut dire que l’on est assigné. Alors que l’on a le droit d’être juif et antisioniste ».
Des images d’enfants décharnés
Sylvie, une Strasbourgeoise de 60 ans, donne de la voix et tape avec une cuillère sur la casserole qu’elle a ramenée. « C’est symbolique, j’ai vu des images de Gazaouis avec des ustensiles de cuisine, chercher à manger, dit-elle, sans rien trouver. C’est une honte, cette famine organisée ». D’autres plus jeunes, sont venus en famille. Certains arborent le drapeau palestinien sur leurs épaules quand d’autres comme Mariem Baeumler, portent le keffieh, coiffe traditionnelle moyen-orientale. Elle assiste à toutes les manifestations pour « ne pas être complice du génocide commis par le gouvernement de Netanyahou ».
Interpellation du député Charles Sitzenstuhl par une militante du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine, paroles citoyennes… se succèdent. Comme beaucoup, Clara Mergen, étudiante, tient en mains des images d’enfants décharnés. « Je suis touchée par les humains, affirme-t-elle dans un sourire timide, plutôt que de rester chez moi, je tiens à dénoncer cette situation inhumaine ».
Au-delà du noyau dur des militants qui soutiennent la Palestine, les photos d’enfants amaigris, et les témoignages d’habitants rongés par la faim documentant le désastre humanitaire dans l’enclave palestinienne touchent de plus en plus de personnes. Pour des raisons de solidarité et tout simplement d’attachement à la dignité humaine.
Prochaines mobilisations le 6 août à 18 h, place de la Gare à Strasbourg ; vélorution le 16 août à 14 h 30 au départ de la place Kléber.