Sein, Ouessant, Batz, Belle-Île, Groix : ces cinq îles du Ponant, ce sont celles qui sont mises à l’honneur dans une superbe exposition en cours au Port-Musée de Douarnenez, en cet été 2025, intitulée « À terre, en mer, les îles de Michel Thersiquel ». Depuis début avril, 65 clichés en noir et blanc, réalisés par Michel Thersiquel entre la fin des années 1970 et le début des années 1980, sont exposés dans une salle de 200 m² située au dernier étage du Port-Musée.
Toutes ces photographies expriment, chacune à leur manière, le lien particulier que Michel Thersiquel avait su nouer avec les insulaires, loin des images de carte postale. « Il disait de Sein que c’était son palace », rigolent Cristhine Le Portal, présidente de l’association des Amis de Michel Thersiquel, et Pernette Minel, chargée de la valorisation de l’œuvre pléthorique – devenu Trésor national – du photographe finistérien, décédé en 2007. « Il avait un gros réseau d’amis chez les Sénans, il y allait toujours hors saison. Il a été introduit auprès des habitants en fréquentant le bar Chez Brigitte, notamment. Il avait aussi un vrai feeling avec les personnes âgées », poursuivent-elles.
Fidèle à l’esprit Sellit
Cette proximité avec les habitants des îles se ressent à chaque recoin de l’exposition, au fil des clichés où des insulaires posent dans leur pièce de vie principale, leur chambre ou devant leur maison. Ce faisant, et au-delà de leur qualité esthétique irréprochable et de leur profonde humanité, ces photographies se révèlent de véritables objets d’étude sociologique.
Michel passait beaucoup de temps avec les gens pour les mettre en confiance, il leur offrait des photographies aussi pour leur montrer son travail.
Cette volonté de montrer la vie quotidienne des anonymes, c’était celle partagée par Michel Thersiquel avec les membres de Sellit, groupe de photographes qu’il a formé en compagnie de Guy Hersant et Alain Le Nouail dans les années 70. « Michel passait beaucoup de temps avec les gens pour les mettre en confiance, il leur offrait des photographies aussi pour leur montrer son travail. Il a réussi à leur faire comprendre l’intérêt de les prendre en photo même lorsqu’ils n’étaient pas sur leur 31 », explique Cristhine Le Portal.
Un superbe ouvrage en complément
Sur d’autres images, Michel Thersiquel documente, avec toujours autant de finesse et d’humanité, le labeur des pêcheurs et des agriculteurs. « Il se sentait lui-même comme un artisan. C’était quelqu’un de très intéressé par l’aspect technique des choses, il n’a jamais cherché à intellectualiser son travail », relèvent Cristhine Le Portal et Pernette Minel, qui ont réussi à identifier la plupart des personnes apparaissant sur les photographies réalisés par Michel Thersiquel. En plus d’être visibles au Port-Musée tout au long de l’été, celles-ci figurent également dans un ouvrage tiré à 2 500 exemplaires, publié aux éditions Locus Solus à l’occasion de cette exposition. Un très beau livre composé d’une centaine de clichés, en vente au Port-Musée au prix de 29 €.
Pratique
Le Port-Musée de Douarnenez est ouvert du lundi au dimanche, de 10 h à 18 h, durant tout l’été 2025. Tarifs : 11,50 € le ticket adulte, 5,50 € le ticket enfant et 26 € le ticket famille.