L’ancien Premier ministre a dénoncé ce samedi 2 août l’accord trouvé entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, actant d’un rehaussement à 15% des droits de douanes entre l’UE et les États-Unis.
Après Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ou François Bayrou, Michel Barnier dénonce à son tour le « mauvais accord » douanier négocié entre l’UE et les États-Unis le dimanche 27 juillet.
Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche ce samedi 2 août, l’ancien Premier ministre estime que cet accord est « déséquilibré et dicté à l’Union européenne dans des conditions assez humiliantes ».
Une position « défensive » décriée
Le cadre des Républicains regrette notamment la position « défensive » adoptée par l’UE. « L’option de tenir un vrai rapport de force, en préparant des mesures de rétorsion notamment sur les géants américains du numérique, n’a visiblement jamais été considérée sérieusement », déplore-t-il.
Pour Michel Barnier, le marché intérieur européen, considéré comme « l’atout principal » de l’UE, aurait dû être mis en avant dans les négociations afin d’être « capable de tenir le rapport de force ». Au même titre que le « déficit très fort en matière de services », qui aurait pu permettre, selon lui, d’utiliser « les outils à notre disposition pour faire pression sur l’industrie de la tech et les services financiers américains » et ainsi « obtenir un autre accord ».
Les vins et spiritueux, « un jeu considérable »
Comme plusieurs chefs d’État européens, dont Giorgia Meloni ou le chancelier allemand Friedrich Merz, Michel Barnier déclare surveiller les exemptions. « Le secteur des vins et spiritueux revêt un enjeu considérable pour la France vis-à-vis des États-Unis et de la Chine. Il est un secteur emblématique du savoir-faire français et c’est une faute de la part des Chinois de l’avoir attaqué, tout comme cela le serait de la part des Américains », clame-t-il.
Les vins et spiritueux de l’Union européenne seront soumis à des droits de douane de 15% aux États-Unis jusqu’à ce qu’un accord soit éventuellement conclu dans le cadre de négociations qui devraient se poursuivre à l’automne, ont pourtant déclaré des responsables et diplomates de l’UE auprès de Reuters.
Alors que les droits de douane américains sur les vins et spiritueux européens sont actuellement de 10%, l’UE souhaite les ramener à zéro ou au moins, pour le vin, que le taux soit fixé selon le principe de « la nation la plus favorisée » (NPF), c’est-à-dire sur la base d’un coût fixe par litre plutôt qu’en pourcentage.