Les qualités de négociateurs de Michel Barnier vont-elles dissuader Rachida Dati de se présenter à la législative partielle de Paris ? C’est ce qu’espère l’ancien Premier ministre, désigné pour porter les couleurs de LR dans la deuxième circonscription de la capitale, et qui encourage dans la Tribune dimanche la ministre de la Culture à prendre du recul et lui laisser le champ libre.

Le Savoyard estime ainsi que celle qui a été sa ministre a «une ambition légitime» pour la mairie de Paris et ne doit «pas se tromper» d’élection, alors que la conseillère de Paris a annoncé lundi qu’elle serait candidate «quoi qu’il arrive» dans le VIIe arrondissement, quitte à entrer en dissidence.

«Je veux que les Parisiens puissent voter pour plutôt que contre quelqu’un, a assuré l’ex-locataire de Matignon, choisi au même, moment par Les Républicains. C’est à Rachida Dati, qui a une ambition légitime pour animer des listes d’union à Paris, de ne pas se tromper et de choisir le bon chemin.»

«Je ne suis pas candidat à autre chose qu’à la députation», martèle l’éphémère chef du gouvernement. «Rachida Dati le sait. Je le lui ai dit et je l’ai même écrit aux adhérents Les Républicains […] Il n’y a aucune ambiguïté là-dessus», ajoute-t-il, se disant prêt à soutenir la ministre dans sa course pour l’Hôtel de Ville.

Des proches de la maire du VIIe arrondissement, renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence, craignent que Michel Barnier ait lui aussi des ambitions pour la mairie de Paris si elle ne pouvait pas se présenter.

Les mêmes lui reprochent également son parachutage, lui qui était jusqu’à présent élu de Savoie. Ce contre quoi Michel Barnier s’inscrit en faux : «Cela fait plus de vingt-cinq ans que j’ai quitté, volontairement, mes fonctions en Savoie», «je suis Parisien depuis plus de vingt ans. J’habite depuis plus de douze ans dans cette circonscription.»

Ces rivalités risquent d’entraîner une nouvelle guerre fratricide dont Les Républicains sont coutumiers, en particulier à Paris, où, de Jacques Chirac contre Michel d’Ornanon, Jena Tibéri contre Philippe Seguin, Rachida Dati contre Nathalie Kosciusko-Morizet, les querelles ont internes ont animé les campagnes électorales parisiennes. Pour tenter de l’éviter, LR a dit samedi, par la voix de la présidente de la fédération de Paris Agnès Evren, espérer trouver un accord avec Rachida Dati «d’ici la rentrée».