Les deux dernières semaines ont été plus que pénibles. Mais Ronan Racault et ses équipiers du Guidon chalettois seront bien là. D’une certaine façon, ils courront pour Simon Millon, le Tourangeau de 24 ans retrouvé sans vie à son domicile le 31 mars dernier, qui devait d’ailleurs prendre part au 64e Tour du Loir-et-Cher.
« Moralement, c’est très dur. La veille, on faisait ensemble les Boucles Guégonnaises (Morbihan), raconte le coureur loir-et-chérien de 36 ans. Avec Simon on a bien aidé Louis (Hardouin) qui l’a emporté. On a fait la route ensemble pour rentrer dans la région car c’était mon collègue de voiture pour aller aux rassemblements avec l’équipe. On discutait encore le matin même par message. Pff, c’est tellement brutal. On se voyait tous les week-ends sur les courses. Il va falloir du temps, beaucoup de temps. Ça fait vraiment relativiser… »
Depuis plus de quinze ans à haut niveau
C’est donc dans ces conditions que l’équipe de Nationale 1 basée à Châlette-sur-Loing (Loiret) sera au départ à Blois ce mercredi 16 avril, dans la ville où est né et où réside Ronan Racault. Pour une épreuve chère au cœur de ce dernier, comme tout coureur qui emprunte ses routes d’entraînement en compétition, lui qui va participer à l’épreuve pour la cinquième fois et la seconde consécutive, même si sa participation avait été compromise jusqu’au bout l’an passé avec le vol des vélos de son équipe juste avant le départ.
Le garçon formé à Vineuil et qui évolue depuis plus de quinze à haut niveau, dont trois saisons dans le peloton pro de 2010 à 2012 chez BigMat-Auber 93, représentera ainsi le département. Une longévité d’ailleurs assez impressionnante à l’heure où le peloton élite est plutôt peuplé de jeunes coureurs. Mais le Blésois à la belle science de la course, « en forme », fait de la résistance. Le capitaine de route du Guidon « distille les conseils aux jeunes de l’équipe » et joue l’équipier de luxe pour propulser les meilleurs d’entre eux vers les lauriers. Un travail de l’ombre, pour celui qui a beaucoup gagné, qui sert notamment à Louis Hardouin, un des meilleurs amateurs du pays et lauréat cette année des Boucles Guégonnaises donc, mais aussi du plus récent Tour de la Charente Limousine, moins d’une semaine après le décès de leur camarade.
« On est quand même forts, physiquement et mentalement »
« Si je peux saisir des occasions dans la saison, je le ferai car j’espère bien encore en gagner des belles, précise le petit frère de Cénéric, qui avait lui aussi effectué une bien belle carrière chez les amateurs. Mais je prends aussi du plaisir dans ce rôle. Louis est très fort à la pédale depuis le début de saison et c’est bien normal de l’aider à faire les meilleurs résultats. Même si je dois bien avouer qu’en Charente où je fais 8 et où il gagne, j’étais “ collé ” avec les événements. Ce qui prouve qu’on est quand même forts, physiquement et mentalement. »
D’ailleurs, lors de la première étape du TLC entre Blois et Molineuf, avec un circuit final très exigeant dont la difficile côte du Carmel en bosse d’arrivée, le Blésois, qui a repéré ces derniers jours les différentes étapes, espère bien jouer avec lui à l’avant au milieu d’un « très gros plateau » entre les équipes continentales pros étrangères et les autres formations élites françaises : « Louis peut faire un gros résultat à Molineuf s’il a une bonne position au pied dans le virage serré en venant de Chambon-sur-Cisse et de bonnes jambes bien évidemment. Je vais donc tenter de la placer au mieux et de passer pas trop loin non plus. »