La première partie de la saison MotoGP 2025 n’a pas été
tendre avec Pecco Bagnaia. Le double champion du monde Ducati peine
à retrouver son éclat, et ses résultats s’en ressentent. Avec une
seule victoire en douze Grands Prix – et aucune en Sprint – le
pilote piémontais accuse un sérieux recul. En 2023, à ce stade, il
comptait 283 points. En 2024, 276. Cette année ? 213 petits points,
et un écart de 120 unités avec le leader du championnat, un
équipier qui le relègue désormais pratiquement hors course pour la
couronne mondiale.

Loin des attentes, Bagnaia se retrouve même
devancé par Alex Marquez, actuel deuxième du
classement général avec 48 points d’avance, et qui pilote une
« simple » GP24 chez
Gresini. Le contraste est cruel pour le chef de
file de Ducati Lenovo, censé incarner la
régularité et l’excellence technique du constructeur de
Bologne.

L’évolution est saisissante : en 2022, Bagnaia
avait remporté cinq courses et quatre sprints à ce stade de la
saison. En 2023, il en comptabilisait sept et trois respectivement.
En 2025 ? Une seule victoire dominicale, aucun succès en Sprint. Et
lui-même ne s’en cache pas. Après la course de
Brno, il confiait :

« Je ne veux pas comparer avec l’année dernière, parce que
je me donnerais un cinq. Si je regarde uniquement cette saison et
les problèmes, je me mets un six. »

Il reconnaît avoir bien réagi dans certaines situations, mais
aussi avoir parfois cédé à la nervosité. Bagnaia
le dit sans détour : la GP25 n’est pas encore une
extension naturelle de son pilotage. Le cœur du problème semble se
situer au freinage, un domaine dans lequel il excellait
jusque-là.

« Je dois être très précis, rester droit. Si je commence à
faire glisser la moto, la roue arrière ne ralentit plus rien.
C’est ce qu’on essaie de gérer. »

Pecco Bagnaia : «
je ne m’attendais pas à rencontrer autant de problèmes en
première moitié de saison »

Ce manque d’aisance s’est fait sentir dès la présaison. En
Malaisie, le feeling semblait bon. Puis tout s’est
compliqué en Thaïlande, dès les essais. « Je ne m’attendais pas
à rencontrer autant de problèmes en première moitié de saison
», admet-il.

Malgré tout, quelques signes positifs émergent. Ses podiums à
Aragon, Assen et au
Sachsenring, ainsi qu’une pole décrochée à
Brno, redonnent un peu d’élan. « Je
pense que les bases sont là pour retrouver la vitesse

», estime-t-il.

Autre paramètre qui pèse : la présence dans le box
Ducati
d’un certain
Marc Marquez
. Disposer de ses données
télémétriques n’est pas forcément un avantage lorsqu’on ne partage
pas le même style de pilotage. Bagnaia le sait :
il ne peut pas imiter le sextuple champion du monde MotoGP. Le Catalan impose un rythme
et une pression que même lui peine à contenir.

Désormais, pour Bagnaia, l’objectif semble se
recentrer sur la deuxième place. Une position à défendre, plutôt
qu’un titre à aller chercher. Reste à savoir si la seconde partie
de saison lui permettra de reprendre le contrôle… ou si la
GP25 restera un obstacle insurmontable sur sa
route.

MotoGP, Pecco Bagnaia