« L’économie est florissante. » Sur son réseau Truth Social, Donald Trump s’est vanté de la bonne santé économique des États-Unis, ce que plusieurs rapports et économistes mettent à mal. Hausse du taux de chômage, regain d’inflation, ralentissement de la croissance… Le tableau dressé par le Wall Street Journal fait état d’une dégradation inquiétante.

Depuis plusieurs jours, les mauvais signaux économiques s’accumulent. Vendredi, un rapport mensuel sur l’emploi a fait état d’une baisse des emplois créés. En trois mois, la création d’emplois dépasse à peine les 100 000 nouveaux postes. Selon le Wall Street Journal, les mois de mai et juin ont créé 258 000 emplois de moins que prévu. De plus, la croissance de l’emploi se concentre dans la santé et l’assistance sociale, des secteurs financés par les dépenses publiques. Un reproche que Donald Trump n’avait cessé de faire à Joe Biden.

Le Wall Street Journal s’interroge : « Dans quelle mesure ce ralentissement de l’emploi et de la croissance est-il dû aux droits de douane de Donald Trump ? Difficile à dire avec certitude. Mais il a bien eu lieu dans le sillage du choc tarifaire du 2 avril […] Cette incertitude politique a certainement affecté l’embauche et l’investissement des entreprises. Comment embaucher ou investir si vous ne savez pas quel sera votre coût des biens, ni auprès de quel fournisseur vous pourrez acheter à un prix compétitif ? »

Concernant le taux de chômage, il est en légère hausse à 4,25 %. Si les employeurs ne licencient pas, ils ont cependant arrêté d’embaucher. Les métiers industriels sont notamment concernés avec une perte de 11 000 emplois en juillet et de 26 000 en mai et juin. Cela s’expliquerait par un manque de main-d’œuvre étrangère qui a diminué d’environ un million depuis la mise en place d’une politique de répression contre les travailleurs migrants.

L’impact des droits de douane commence à se faire sentir

En dévoilant de nouveaux tarifs douaniers lors de son « Liberation Day » le 2 avril dernier, Donald Trump a également provoqué l’incertitude, ce qui a pesé sur l’embauche et l’investissement. Les conséquences commencent d’ailleurs à peser sur l’économie américaine, faisant chuter le moral des consommateurs. Selon Jerome Powell, patron de la Banque centrale américaine, le coût des taxes se répercute sur « certaines catégories de biens » importés : les voitures, les meubles, ou encore les appareils électroménagers. L’inflation a connu un rebond en juin à hauteur de 2,6 %.

Le Wall Street Journal se demande également quel sera l’impact des nouvelles taxes annoncées cette semaine : « La nouvelle salve tarifaire de Donald Trump n’a pas mis fin à cette incertitude. Une grande partie du monde devra désormais payer 15 %, si Donald Trump tient ses accords. Mais certains des plus grands partenaires commerciaux des États‑Unis – Mexique, Canada, Chine et Inde – restent dans un flou tarifaire. Le Brésil paiera 50 %, bien qu’il ait un excédent commercial avec les États‑Unis. Et que reproche Donald Trump à la Suisse pour lui infliger 39 % ? Faire payer trop cher une montre ? »

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Enfin, le Wall Street Journal souligne l’ampleur du risque économique : « La hausse des droits de douane équivaut, en termes de dollars, à près de 360 milliards par an – l’une des plus fortes augmentations d’impôts de l’histoire récente. Les républicains ont passé des décennies à bâtir leur crédibilité de parti anti‑impôts, mais suivent aujourd’hui Donald Trump sur la fiction que seuls les étrangers les paieront. »

Malgré les critiques, Donald Trump défend sa politique économique et accuse les données d’être « trafiquées ». Il a ainsi renvoyé brutalement la cheffe du Bureau fédéral des statistiques après le rapport sur l’emploi et le chômage qu’il a estimé « truqué ».

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