Pendant quarante ans, Blanche Forestier a longtemps cru qu’elle pourrait tourner le dos à son passé. Elle l’avait enterré en menant une vie active de mère de trois enfants et dirigeante d’entreprise. Mais c’est à l’âge de 60 ans que la Ciotadenne décide finalement de prendre la plume, elle qui a publié son roman autobiographique Le goût du réglisse salé le 26 juin 2025 aux éditions MVO Livre blanc. Avec, en creux, un témoignage fort des violences faites aux enfants.

Le titre marque le coup et dénonce l’ambivalence des ressentis d’une enfance immergée en un huis clos familial. Blanche Forestier, une enfant, est victime d’une forme d’inceste, sans violences, ni cris. L’élément déclencheur est la mort de son père Michel qu’elle n’a pas vu pendant quarante ans. Des mots sont posés sur son passé douloureux. « J’ai d’abord écrit pour moi, puis pour mes enfants qui posaient des questions. J’ai décidé d’en faire un roman, ça m’a pris trois ans. »

Transmettre et sensibiliser

Trois années pour dénoncer une forme d’abus lent et insidieux. Et une question : « comment s’en sortir ? » Blanche Forestier a mis longtemps à comprendre, engluée dans l’incompréhension, oscillant entre la chaleur du cocon familial, et, de temps en temps, ces parents qui deviennent « des monstres ».