45 jours. Ce sont les jours de vacances qu’auraient les parlementaires (députés et sénateurs) cet été. Du moins, c’est l’information qui est diffusée sur les réseaux sociaux par certains internautes et personnalités publiques. À commencer par Sarah Saldmann, chroniqueuse pour CNews et Europe 1. « 45 jours de vacances pour les députés pendant qu’on veut supprimer deux jours fériés aux Français qui travaillent », lance-t-elle sur le réseau social X.
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45 jours de vacances pour les députés pendant qu’on veut supprimer 2 jours fériés aux Français qui travaillent pic.twitter.com/hCczvjCTFO
— Sarah Saldmann (@SarahSaldmann) July 20, 2025
Une sortie dont s’est offusquée Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, au micro de RMC lundi 28 juillet 2025. « Il n’y a pas de vacances parlementaires, il y a une interruption de la session parlementaire […] Le bashing des élus, ça suffit ». Alors est-ce vrai que les parlementaires ont 45 jours de vacances ? Qui des deux femmes dit vrai ? Ouest-France vous répond.
Une pause prévue dans la Constitution
En consultant les calendriers prévisionnels du Sénat et de l’Assemblée, un trou de trois mois se creuse entre fin juin et début octobre. Aucune activité parlementaire n’y est notée. Bien que cela puisse surprendre, cette absence d’activité n’a rien d’une anomalie. Elle est même inscrite dans la Constitution, à l’article 28 : « Le Parlement se réunit de plein droit en une session ordinaire qui commence le premier jour ouvrable d’octobre et prend fin le dernier jour ouvrable de juin ». À ces sessions ordinaires s’ajoutent les sessions extraordinaires, pour une durée maximum de douze jours. Elles sont définies par décret présidentiel, à la demande du Premier ministre ou de la majorité des députés. C’est pour cela que les députés ont siégé, cette année, jusqu’au 30 juin au 11 juillet, et que la session devrait reprendre à partir du 22 septembre.
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Un engagement dans les circonscriptions
Cependant, la période estivale n’est pas synonyme de farniente sur la plage pour les élus. « L’activité d’un député ne se résume pas au calendrier parlementaire […], le travail continue cet été en circonscription auprès de nos concitoyens », affirme à l’AFP, Julien Odoul, député RN de l’Yonne. En effet, nombre d’entre eux sont dans leur circonscription, à rattraper du retard accumulé tout au long de l’année, ou honorer des rendez-vous longtemps repoussés. « C’est différent » concède à nos confrères du Huffington Post Erwan Balanant, député Modem du Finistère. On est sur un rythme un peu plus normal, à 35 heures au lieu de 70. Je suis beaucoup en circonscription, dans un territoire où se tiennent beaucoup d’évènements importants pour le tissu économique et culturel. » Certains s’autorisent tout de même quelques jours, voire semaines de vacances, pour souffler. D’autant plus que des sujets comme le budget de l’État et de la Sécurité sociale, la programmation pluriannuelle de l’énergie et la réforme de l’audiovisuel public attendent les parlementaires à la rentrée. Avec toujours un risque de censure qui plane au-dessus du gouvernement.