Après avoir repris l’entraînement le 15 juillet, le Stade français s’apprête à partir en stage de cohésion en Normandie. Objectif : définir les contours de la nouvelle identité parisienne. Explications.
« Post tenebra spero lucem ». Quand on interroge le manager Paul Gustard, intronisé en fin de saison dernière après le départ de Laurent Labit, le technicien anglais, qui a fait sienne de cette locution latine, ne se voile pas la face. Il sait combien l’exercice précédent fut douloureux et que le chantier de reconstruction est immense. « Après les ténèbres, j’espère la lumière », clame-t-il donc. Logique, forcément logique. Après trois semaines de préparation physique intense, les Soldats roses prendront la direction mardi de Houlgate, petite station balnéaire normande. Il n’y sera pas question de rugby. « La quatrième semaine de présaison est souvent un signal d’alarme car le stress physique accumulé peut entraîner des élongations et des blessures, annonce l’ancien entraîneur des Saracens. Nous souhaitons maintenir la dynamique des trois premières semaines et utiliser celle-ci comme une semaine de repos, tout en étant productifs grâce à des activités et à une cohésion hors du terrain. »
Pendant que d’autres formations ont choisi la montagne pour optimiser le temps de préparation physique, le club de la capitale a donc opté pour un choix diamétralement différent. Gustard et son staff comptent sur ces quelques jours de travail loin de tout ballon pour co-construire le nouveau visage parisien. « Nous sommes là pour continuer à développer notre identité, à forger nos valeurs et nos comportements, et à fixer nos objectifs de performance, précise Gustard. Il est important que les joueurs aient leur avis et se mettent d’accord sur nos priorités. Nous sommes tous dans le même bateau, mais ils sont les « hommes sur le terrain » et doivent décider et s’engager à atteindre les objectifs convenus. J’ai clairement défini mes attentes concernant la planification et les objectifs du camp, mais je tiens également à ce que nous passions du bon temps ensemble. »
Nous connecter les uns aux autres
Paul Gustard est un anglo-saxon. Sa méthode diffère probablement. Les joueurs plancheront donc, stylo à la main pour écrire une nouvelle page du Stade français. « Le rugby est une affaire de plusieurs choses, mais à la base, il y a six fondamentaux d’entraînement : physique, tactique, technique, mental, émotionnel et social, ajoute encore Gustard. Dans la compétition du Top 14 et face à la qualité des équipes en compétition, on oublie parfois l’importance des trois derniers éléments et on se concentre sur les trois premiers. Construire une équipe performante nécessite un équilibre judicieux entre tous ces aspects, et nous utiliserons la Normandie pour développer notre jeu et notre identité, prendre du plaisir, nous connecter les uns aux autres et atteindre nos objectifs. » Et de conclure : « Je veux qu’ils profitent de ce moment ensemble, apprennent à se connaître et se remettent physiquement de cette décharge avant d’attaquer la semaine de travail suivante avec brio. »