Le joueur prometteur a choisi Colomiers pour relancer sa carrière. Bien au fait de la philosophie pratiquée, à laquelle il se reconnaît, il affiche un état d’esprit qui ne peut que bénéficier à la Colombe.
Il a tout fait pour revenir plus tôt de vacances afin de participer au stage à Saint-Lary la semaine du 14 juillet. C’est dire l’état d’esprit qui anime l’ancien Toulonnais, à l’heure de rejoindre Colomiers. Le directeur sportif Yann Kergourlay révèle pourquoi : « Il avait beaucoup de feuilles de match en Top 14 mais finalement assez peu de temps de jeu car il était souvent remplaçant. Il est venu chercher du temps de jeu. » « Quand j’ai eu Yann et Florian (Nicot) au téléphone, ça s’est super bien passé, révèle Jules Danglot. Tout était limpide, tout était clair. Au final, au bout d’une semaine, mon choix était fait. Je me suis projeté dans ce projet. Je suis sorti de quatre années à Toulon où mon temps de jeu n’était pas fou. J’ai eu Baptiste (Serin), après Benoît (Paillaugue), puis Ben (White), donc ce n’est pas facile de jouer derrière ces mecs-là. Je pense qu’à 23 ans, si tu ne joues pas… J’ai fait ce pari. Je préfère jouer que ne pas jouer. »
Si Colomiers rugby, dont le budget tourne autour de la 12e place, a réussi à attirer un tel poisson alors que la concurrence était rude, c’est grâce à son exceptionnelle phase retour du dernier exercice. « Ça envoyait du gaz ! Les matchs étaient super plaisants à voir, avec du rythme, les coups joués à fond… C’est le jeu à la columérine, du jeu debout et des relances à fond. De ce que j’ai vu, c’était quand même attractif. Moi qui ai un profil un peu tonique, qui apprécie mettre de la vitesse, ça m’a vachement plu. »
C’est ainsi que le courant est vite passé entre les deux parties. Côté club, on savoure le fait d’avoir, à un poste aussi stratégique, recruté un joueur à la fois prometteur et déjà bénéficiant d’une expérience en Top 14. « Quand on a su qu’on voulait recruter un 9, j’avais tout de suite Jules en tête car je le suis depuis un petit moment, avoue Florian Nicot. Parce que j’aime beaucoup son profil, parce qu’il a été formé à Montpellier et ça me rappelle mon parcours. Mais surtout, au niveau rugbystique, il peut complètement coller à notre projet de jeu, en portant autour des rucks, mais aussi en gérant les dynamiques grâce à son expérience. Là, à l’entraînement (sur son deuxième jour, N..D.L.R.), il était l’un des rares à poser le pied sur le ballon pour organiser une sortie de camp très vite. Là-dessus, il apporte qualité au pied et état d’esprit, sans compter ce leadership avec les avants. »
L’héritage de Deghmache
Sûrement la preuve que Colomiers a retenu l’impact d’un demi de mêlée de Top 14 à l’échelon inférieur. « L’apport de Sadek nous fait énormément de bien », jugeait à l’époque l’un des capitaines Thomas Larrieu. Une analyse qui ne change pas avec le recul. « Il nous a beaucoup apporté sur la vitesse de rucks, les initiatives et la qualité technique », résume Florian Nicot. « Il met énormément de vitesse et ça leur a fait du bien, pose Jules Danglot. Pour en avoir parlé avec certains, ils m’ont confié à quel point ça leur avait été bénéfique. » Un modèle idéal pour faire de même, du moins collectivement, et même mieux individuellement : « Le temps de jeu reste l’objectif numéro 1 mais j’aimerais rester fidèle à mon profil, apporter le plus de vitesse possible, et que ça permette de gagner de nouveau. » En tous les cas, cette détermination ne pourra qu’aider à y parvenir.