La bière ne coule plus à flot. La consommation de l’alcool produit à partir de houblon a connu son pire semestre depuis 30 ans en Allemagne, selon des chiffres parus vendredi, de quoi donner des maux de tête aux brasseurs qui redoutent aussi l’effet des droits de douane américain, alors que ce vendredi 1er août est marqué par la journée mondiale de la bière.
Entre janvier et juin, les Allemands ont ingurgité 3,9 milliards de litres de bière, soit une diminution de 6,3% sur un an selon l’office fédéral de statistiques Destatis. C’est la première fois depuis 1993 que le volume semestriel tombe sous la barre des quatre milliards de litre, dans un marché en recul depuis plusieurs années.
Le coût des matières premières n’aide pas
Cela s’explique par « des raisons démographiques », dans un pays vieillissant et « la réticence massive des consommateurs à dépenser », explique Holger Eichele, directeur de la Fédération des brasseurs allemands, dans un communiqué.
En parallèle, les quelques 1 500 brasseries du pays se débattent avec des coûts des matières premières et de l’énergie élevés, à l’image d’autres pans de l’industrie nationale en crise.
Par ailleurs, les brasseurs tremblent face « aux risques géopolitiques » touchant leurs marchés d’exportation, qui représentent 18% des ventes au premier semestre. Les 15% de surtaxes sur les exportations européennes vers les Etats-Unis, deuxième importateur de bière allemande derrière l’Italie, « devraient accroître considérablement la pression » sur le secteur.
La bière sans alcool prend le pouvoir
La fédération réclame d’abaisser rapidement la TVA dans les restaurants de 19% à 7%, une promesse controversée du chancelier conservateur Friedrich Merz.
Les brasseurs peuvent toutefois se raccrocher au dynamisme des bières sans alcool, qui affichent une croissance de 8% au premier semestre.
« Bientôt, une bière sur dix brassée en Allemagne sera sans alcool », félicite M. Eichele, qui affirme que l’Allemagne est « leader mondial » de ce segment.