Cinq années se sont écoulées depuis que l’ancienne présentatrice du JT de France 3 a affronté un cancer du poumon. À l’occasion de la Journée mondiale contre cette maladie, la journaliste partage son parcours de guérison et milite activement pour le dépistage précoce, convaincu que la détection rapide peut sauver des vies.

Une détection précoce qui a tout changé pour Catherine Matausch

En 2020, alors que la pandémie de Covid-19 bouleversait le monde entier, Catherine Matausch vivait un combat personnel bien différent. L’ancienne figure emblématique de France 3, aujourd’hui âgée de 65 ans et installée à Noirmoutier en Vendée, se souvient parfaitement des premiers signes qui l’ont alertée. « J’étais dans un état de fatigue constant que je ne parvenais pas à expliquer et je toussais beaucoup », confie-t-elle.

Étant « fragile des bronches », un premier médecin lui prescrit un scanner sans y déceler d’anomalie particulière. Mais Catherine Matausch, journaliste aguerrie habituée à ne pas se contenter d’une seule source, décide de consulter ailleurs. « J’avais toujours des doutes. J’ai donc décidé de consulter quelqu’un d’autre. La pneumologue Dr Evelyne Balloul m’a alors prise en charge. Et, elle a vu ce que le précédent n’avait pas vu : une petite tache suspecte sur un des deux poumons. »

Cette seconde opinion s’avère salvatrice. Après une biopsie et plusieurs examens complémentaires, le diagnostic tombe : cancer du poumon. « Mon cas a fait débat dans l’équipe médicale », se remémore l’ancienne journaliste. Une intervention chirurgicale est finalement décidée, révélant l’étendue réelle de la maladie. « Au cours de l’opération, les tissus analysés ont confirmé que c’était un cancer. Le chirurgien a enlevé le lobe supérieur de mon poumon gauche. »

Aujourd’hui, sur sa page Facebook, Catherine Matausch peut annoncer avec soulagement : « 5 ans après mon cancer et mon opération à l’hôpital Foch de Suresnes je vais très bien ». Sa réaction face au diagnostic révèle sa personnalité forte : « Quand le médecin a prononcé le mot cancer, je n’ai pas eu peur. Je me suis juste dit : il faut y aller. C’est peut-être lié à mon métier de journaliste qui m’a conduit à gérer beaucoup de moments dramatiques, mais c’est une seconde nature chez moi de rester calme dans les situations de crise. »

Un parcours médical dans l’isolement sanitaire

La période de traitement coïncide malheureusement avec les restrictions sanitaires les plus strictes de la pandémie. Catherine Matausch doit affronter cette épreuve dans un isolement forcé, loin de ses proches. « À cause de l’épidémie de la Covid-19, je suis allée seule à l’hôpital et les visites étaient interdites. C’était assez triste. Mais j’ai été touchée par la qualité de la prise en charge : du chirurgien jusqu’à l’infirmière et l’aide-soignante. L’ensemble des professionnels de santé s’occupent de vous avec gentillesse. »

Cette confiance dans l’équipe médicale s’avère déterminante dans son état d’esprit. « Je me souviens très bien qu’avant d’entrer dans la salle d’opération, ce n’était pas un moment effrayant, car j’avais confiance en mes médecins », témoigne-t-elle. La chance sourit à Catherine : la tumeur était de très petite taille. « Ce qui a été trouvé était vraiment tout petit. Je n’ai eu ni radiothérapie, ni chimiothérapie, uniquement de la chirurgie », explique-t-elle sereinement.

Contrairement à ses craintes initiales, l’ablation d’une partie de son poumon n’a pas altéré sa qualité de vie. « Je pensais que je perdrais une grosse capacité respiratoire après l’ablation d’une partie de mon poumon… mais pas du tout. Finalement, hormis la surveillance qui a suivi l’opération, rien n’a changé dans ma vie. Je n’ai ni traitement, ni séquelle. »

Une mission de sensibilisation au dépistage

Cette expérience personnelle transforme Catherine Matausch en ambassadrice du dépistage précoce. « Je suis une chanceuse. Je le dis et je le répète, j’ai eu beaucoup de chance », reconnaît-elle humblement. Consciente que le cancer du poumon reste la première cause de mortalité par cancer en France avec près de 31 000 décès annuels, elle s’engage désormais activement dans la prévention.

« Mon cancer a été détecté très tôt grâce à un scanner », rappelle-t-elle, insistant sur l’importance cruciale du dépistage précoce. À l’occasion de la Journée mondiale du cancer du poumon du 1er août, elle annonce une excellente nouvelle : « Je vous annonce un événement dans la prévention de ce cancer qui se développe beaucoup chez les femmes. En septembre vous pourrez bénéficier d’un dépistage dans 4 régions pilotes puis partout en France. C’est le lancement du programme impulsion. »

Catherine Matausch a accepté de devenir porte-parole du collectif Ensemble nous poumons pour encourager le dépistage. « J’ai accepté la mission du collectif Ensemble nous poumons pour tenter de lever les peurs et vous encourager à faire ce scanner des poumons. C’est une chance », lance-t-elle avec conviction. Son message est direct et sans ambiguïté : « Faites-le ».