Margareth la lapine, Slow le chien, Lucien et Gaston les boucs, et cinq poules rescapées… Bienvenue à La Lhuiseraie, une maison et table d’hôtes végétarienne nichée dans le Bas-Bugey, à près d’une heure de Lyon. Avec Lucas, son compagnon, Alice l’a ouvert il y a un an et demi, après des mois de travaux et une reconversion bien pensée. Trois chambres, un gîte… et des pensionnaires à poils et à plumes qui intriguent les visiteurs.

Le projet d’Alice et Lucas a mûri pendant un remplacement dans une maison d’hôtes familiale en Ardèche. C’est finalement à Lhuis, au bord de la ViaRhôna, idéale pour les amateurs de cyclotourisme, que les deux Lyonnais trouvent leur cocon. Depuis, ils proposent trois chambres, un gîte, une table d’hôtes végétarienne, avec des produits locaux, des confitures maison et les œufs des poules. Mais ce qui rend La Lhuiseraie vraiment unique, ce sont ses habitants à poils et à plumes, tous recueillis avec soin.

Une arche de Noé

Tout a commencé avec Margareth, une lapine blanche « peureuse, mais adorable », sauvée d’un laboratoire via l’association Graal. Puis sont arrivées cinq poules pondeuses de 18 mois, issues d’un élevage voisin, destinées à être tuées. « Elles étaient dans un sale état, sans plumes… Aujourd’hui, elles vivent leur meilleure vie dans le jardin », sourit Alice. Elles n’ont pas de nom : « Elles se ressemblent trop ! ».

Lucien et Gaston, deux jeunes boucs (le premier blanc, le second marron), ont été adoptés à la naissance dans une ferme qui ne gardait pas les mâles. « J’ai toujours rêvé d’avoir une chèvre. On les a biberonnés, soignés, et on a construit un parc pour eux dans notre garage », s’émeut la jeune femme.

Nostalgique, elle se souvient : « Ils passaient leur temps à essayer de s’en enfuir. Une nuit, on a entendu du bruit… et on a vu leurs grandes oreilles devant la caméra de surveillance. Ils avaient sauté par-dessus la barrière. » Autre anecdote : leur chien Slow, un croisé berger des Pyrénées, se prenait pour leur maman et les léchait pour les nettoyer. Et ce n’est pas le seul à en prendre soin. « Des hôtes en séjour chez nous ont même eu la chance de leur donner le biberon », glisse Alice.

Du temps, de l’attention, des soins

C’est via l’association Le Sanctuaire du futur, un réseau d’entraide entre particuliers, que le couple a découvert ce type d’accueil solidaire. « Elle aide des foyers à adopter des animaux d’élevage, en facilitant les soins et l’accès aux vétérinaires », explique la Lyonnaise. Chaque foyer adhère au réseau, échange conseils et coups de main dans des groupes de discussion.

Pour Alice et Lucas, le but c’est de sensibiliser petits et grands aux sorts des animaux, sans jugement. « On explique volontiers aux visiteurs ce qu’est une poule de réforme ou un lapin de laboratoire, mais toujours dans un échange bienveillant. »

Pas question pour autant d’agrandir indéfiniment la ménagerie. « On préfère se concentrer sur ceux qu’on a. Ils demandent du temps, de l’attention, des soins », reconnaît Alice. L’été dernier, Gaston, le bouc marron, a eu un gros coup de chaud pendant la canicule. « Il ne marchait plus, on a vraiment eu peur. Heureusement, on est bien entourés. »