C’est chaque année son événement majeur, qui fédère les cinéphiles les plus curieux. Depuis sa création à Marseille en 1998, l’Association Solidarité Provence/Amérique du Sud (ASPAS) milite, par le biais artistique, en faveur des droits de l’Homme et de valeurs sociales. Un combat incarné par les Rencontres du cinéma sud-américain, dont la 27e édition se tiendra du 25 avril au 2 mai dans la cité phocéenne. Huit jours pendant lesquels seront diffusés sept longs-métrages, un documentaire et dix courts-métrages au cinéma Les Variétés.
Pour la plupart peu ou pas diffusés en France depuis leur sortie, ces films sont la promesse d’une ouverture sur un cinéma assez méconnu. La programmation regroupe ainsi onze pays, à commencer par le Guatemala et le Mexique, qui sont au cœur de Mexico 86 (2024) : placé en ouverture de l’événement, le long-métrage signé César Díaz suit le parcours d’une militante révolutionnaire guatémaltèque exilée à Mexico, d’où elle continue de lutter contre la dictature dans son pays. Un rôle complexe porté par Bérénice Bejo, dont la double nationalité franco-argentine fait écho à cet héritage de l’Amérique latine.
L’élévation sociale grâce au sport, notamment le football, l’omniprésence de la violence, les inégalités sociales, les réminiscences de l’esclavage et même de la colonisation, l’oppression des minorités… Tous ces thèmes jalonnent les œuvres programmées au festival, dont l’équipe organisatrice promet également « des moments de poésie, de beauté et d’hommage à des modes de vie en harmonie avec l’environnement ». Dans cette veine, Soy Múcura (Colombie, 2024) de Nina Marín, embarquera les spectateurs dans une ode à la musique et à la danse.
Des cinéastes présents pour échanger avec le public
La réalisatrice colombienne, accompagnée de son actrice principale Ana Elvira Diaz Dangond, sera présente pour échanger avec le public le jeudi 1er mai, jour de la diffusion aux Variétés. Où d’autres cinéastes vont se relayer tout au long de l’événement. Ce sera le cas d’Anna Recalde Mirande, réalisatrice du film De la Guerre Froide à la Guerre Verte (Paraguay, 2024) diffusé le 30 avril, et qui relate l’assassinat de plus de 2 000 écologistes depuis 2012 en Amérique latine.
En parallèle, des débats sont programmés chaque jour avec le public suite à la diffusion des longs-métrages qui seront en compétition pour trois prix : celui du jury officiel du festival, celui du public et celui du jury jeune composé d’étudiants marseillais. Trois séances seront par ailleurs organisées exclusivement pour les scolaires, une volonté reconduite chaque année par l’ASPAS.
« Les Rencontres s’engagent à offrir des œuvres qui ne se contentent pas de refléter la réalité, mais qui nous invitent à la comprendre, à la questionner et à agir pour la transformer. En défense des droits humains, de l’accès à la culture, de la liberté d’informer et de la préservation de la fraternité, nous voulons que ce festival soit un espace de dialogue, de résistance et d’échange », précise l’association organisatrice.
Après la cérémonie de remise des prix le 2 mai, suivie de la diffusion du documentaire Salidos de Salamanca (2023, Argentine) par Josefina Zavalía Ábalos, la sélection établie pour ces 27e Rencontres du cinéma sud-américain va continuer à vivre. D’abord dans plusieurs cinémas de PACA comme Les Lumières à Vitrolles, l’Institut de l’image à Aix-en-Provence ou encore Le Bourguet à Forcalquier. Avant d’être diffusée en Espagne, Argentine, Mexique et en Guyane dans les mois à venir.
Du 25 avril au 2 mai 2025 au cinéma Les Variétés, à Marseille. Retrouvez toute la programmation sur cinesudaspas.org.