Par
Gil Martin
Publié le
4 août 2025 à 11h34
La Fondation ARC annonce le financement d’un nouveau projet de recherche à Montpellier, mené par le Docteur Matthieu Lacroix. Le scientifique et son équipe oeuvrent au sein de l’Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier (IRCM) où leurs travaux innovants visent à vaincre les mélanomes métastatiques, la forme la plus agressive du cancer de la peau.
Eviter la propagation
Le projet recevra une aide financière de 70 000 € sur deux ans. L’enjeu est énorme : en France, près de 18 000 nouveaux cas de mélanomes cutanés ont été estimés pour la seule année 2023. « Si 93 % des patients survivent au-delà de cinq ans lorsque la tumeur est détectée précocement, la situation se complique dès que la maladie se propage aux organes internes », rappelle la fondation ARC.
« Malgré les avancées de l’immunothérapie et des thérapies ciblées, de nombreuses tumeurs développent une résistance, laissant les patients en impasse thérapeutique », constate la fondation. A l’IRCM, justement, le docteur Lacroix tente de développer un traitement capable de combattre cette résistance thérapeutique : « Le défi consiste à décrypter un territoire encore peu exploré : le rôle du métabolisme des cellules cancéreuses dans leur capacité à résister aux traitements ».
« Objectif : ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques contre les mélanomes résistants aux traitements actuels »
Docteur Matthieu Lacroix
IRCM
Pour relever ce défi de santé publique, le docteur Lacroix et son équipe s’appuient sur une technologie de pointe d’imagerie par cytométrie de masse (CYTOF/HYPERION). Un équipement assez rare en France (le site montpelliérain a été le premier en France à l’acquérir dès 2019) « qui doit permettre aux chercheurs de dresser une cartographie métabolique d’une précision inédite », explique la fondation.
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Technologie et imagerie de pointe
Dans le détail, l’équipe de l’IRCM veut décortiquer le métabolisme des cellules de mélanome afin de déterminer si le manque de nutriments amènerait ces cellules cancéreuses à produire des protéines qui les rendent plus agressives et résistantes aux traitements. « Nous pouvons le faire grâce à la technologie d’imagerie par cytométrie de masse qui permet de regarder l’expression de plus de 40 protéines en même temps au sein de la tumeur », explique le docteur Lacroix : « Nous espérons qu’augmenter le nombre de protéines visibles en une seule analyse puisse nous permettre d’en identifier deux ou trois qui seules ou combinées puissent prédire la réponse aux traitements ».
Nouvelles voies thérapeutiques ?
Concrètement, l’objectif à terme sera, selon le chercheur, « de savoir identifier les patients susceptibles de répondre le mieux au traitement et de découvrir de nouvelles cibles impliquées dans le métabolisme pour ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques contre les mélanomes résistants aux traitements actuels ».
L’été, il faut se protéger
La fondation Arc qui rappelle qu’il est possible de prévenir 8 cancers de la peau sur 10 associés à des expositions excessives aux rayons UV du soleil :
-en limitant l’exposition au soleil
-en restant à l’ombre entre 11 h et 16 h
-en portant des vêtements couvrants et un chapeau à larges bords
-en renouvelant l’application d’ une crème solaire à indice 50+ toutes les deux heures et systématiquement après chaque baignade,
-en surveillant l’évolution de ses grains de beauté et en consultant un dermatologue au moindre doute…
Synergie Montpellier-Nîmes
Le projet de recherche de lIRCM associe le Professeur Pierre‑Emmanuel Stoebner, chef du service de dermatologie du CHU de Nîmes, et le Docteur Éric Frouin, maître de conférences et praticien hospitalier en anatomopathologie au sein également de l’établissement gardois : « Il s’agit d’une synergie essentielle en Occitanie pour faire le pont entre recherche fondamentale et prise en charge clinique », souligne l’ARC.
Lyon, Nice, Montpellier et Paris
Lyon, Nice, Montpellier et Paris
De 2020 à 2024, la Fondation ARC a soutenu 53 projets de recherche sur les cancers de la peau pour un montant global de 5,2 M€. En 2025, la Fondation ARC s’est déjà engagée au soutien de 4 nouveaux projets de recherche pour un montant global de 660 000 euros. Ces nouveaux projets sont portés par des chercheurs de Lyon, Nice, Montpellier et Paris.
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