Attendu comme le point de bascule d’une nouvelle phase pour Marvel, Les quatre fantastiques : premiers pas signe plutôt l’essoufflement d’une formule qui ne séduit plus vraiment le public américain.
Marvel en rêvait comme d’un nouveau départ. Les quatre fantastiques : premiers pas devait ouvrir la phase 6 du MCU avec éclat, réintroduire la « première famille » de la maison des idées et panser les plaies des récents revers du studio. Pourtant, le film de Matt Shakman, salué pour sa réalisation originale et son casting quatre étoiles (Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Joseph Quinn, Ebon Moss-Bachrach), ne semble pas avoir tenu ses promesses de l’autre côté de l’Atlantique.
Un record en trompe-l’œil
Avec 117,6 millions de dollars engrangés lors de son week-end d’ouverture, le film réalise le meilleur lancement américain d’un Marvel non affilié aux Avengers depuis Black Panther. Mais ce triomphe apparent s’effondre dès la deuxième semaine, avec une dégringolade de – 66 %.
Malgré les critiques positives et l’absence de concurrence directe, Premiers pas peine à dépasser les 200 millions aux États-Unis après deux semaines, selon Premiere. Le marché domestique ne représente que 53 % des recettes mondiales.
Ebon Moss-Bachrach dans Les quatre fantastiques. ©20th Century Studios/Marvel
L’une des forces historiques du MCU – l’interconnexion – fait ici défaut. Le long-métrage est pensé comme une porte d’entrée autonome, sans lien immédiat avec les Avengers ou les grands arcs narratifs du moment. Un choix assumé par Kevin Feige (le président des studios Marvel), précise un article de Variety. Mais cette stratégie se heurte à un public qui attend désormais plus qu’un simple récit isolé : une direction claire, une promesse d’enchaînement.
Un modèle en perte de traction
L’échec ne tient pas tant à la qualité du film qu’à son absence de retentissement. Contrairement aux productions précédentes, Premiers pas ne génère ni engouement culturel, ni phénomène d’identification. Un constat qui, dans un univers comme celui du MCU, peut peser plus lourd qu’un score d’ouverture.
David Corenswet dans Superman.©Warner Bros.
Le timing n’a pas aidé. Lancé dans le sillage du Superman de James Gunn – plébiscité par la critique et en passe de franchir les 600 millions de dollars –, le long-métrage souffre d’un déficit d’aura, là où DC capitalise sur une mythologie forte et une relecture audacieuse.
Streaming et désengagement
Autre faiblesse structurelle : la politique de diffusion. Avec une mise en ligne prévue sous 45 jours sur Disney+, la perspective d’un visionnage rapide à domicile freine la fréquentation. Comme le souligne le site Comic Book, l’écosystème Marvel incite à attendre plutôt qu’à se déplacer.
À travers ce semi-revers, c’est la stratégie du studio qui se trouve remise en cause. Les quatre fantastiques devait initier une nouvelle ère ; il confirme surtout que Marvel ne peut plus se reposer sur sa seule marque pour remplir les salles.
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