Le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé une série de mesures pour encadrer plus strictement les meublés de type Airbnb, dans les quartiers les plus tendus de la ville : quotas de logements touristiques, contrôle renforcé… et des sanctions plus dissuasives.

Nice en lutte contre la prolifération de logements mis en location sur Airbnb.

© Ramzi Eid / Pexels

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La colère monte contre Airbnb à Nice. Particulièrement du côté de l’Hôtel de Ville, à en croire les déclarations récentes du maire de la ville, Christian Estrosi, relayées par Nice-Matin : «Je ne laisserai pas les quartiers des musiciens, du Vieux-Nice et de la promenade des Anglais aux investisseurs», a prévenu l’édile. Ce dernier veut enrayer l’exode résidentiel provoqué par l’explosion des locations de courte durée. Quatre zones sont dans le viseur : le Vieux-Nice, le quartier du port et Mont Boron, le centre-ville sud et l’ouest niçois autour de la promenade.

Ces secteurs concentrent à eux seuls 73 % des annonces Airbnb, dont 70 % sont détenues par des investisseurs. Conséquence : une perte de population de 7 % dans ces quartiers, pendant que le reste de la ville gagne des habitants (+2%). Mais grâce à la loi Le Meur, votée en novembre 2024, la mairie peut désormais serrer la vis. Nice entend ainsi plafonner les autorisations temporaires à 600 ou 700 par an sur l’ensemble des quartiers ciblés, soit une baisse de 50 % minimum.

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Sept agents municipaux seront mobilisés pour faire respecter les nouvelles règles

Pour échapper aux quotas, deux solutions : transformer un local commercial en logement, ou opter pour la location mixte, comme le font déjà certains bailleurs qui logent des étudiants à l’année et louent en meublé l’été. «Nous avons pu loger 150 étudiants de cette manière», se réjouit le maire. Une première délibération est prévue mi-mai pour abaisser le seuil de location des résidences principales à 90 jours par an. Le nouveau règlement, plus strict, devrait voir le jour à l’automne. Une plateforme informatique spécifique est en préparation pour encadrer les quotas : dépôt des demandes, traitement selon la date de dépôt, et suivi renforcé.

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Pour faire respecter ces nouvelles règles, sept agents municipaux assermentés seront mobilisés. Ils pourront désormais déclencher des sanctions pouvant atteindre 100 000 euros. Certains élus d’opposition, comme Juliette Chesnel-Le Roux (EELV), alertent : «Sept agents pour contrôler 15 000 logements, ce sera insuffisant.» «On en recrutera plus si nécessaire», promet Christian Estrosi. Du côté des professionnels du secteur, les réactions sont globalement positives. Éric Abihssira, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Nice Azur Alpes, salue une démarche équilibrée, qui préservera l’attractivité touristique tout en rétablissant de l’équité sur le marché du logement.

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