Par

Lisa Rodrigues

Publié le

4 août 2025 à 16h56

« Ce que nous, nous cherchons à faire, c’est casser les ghettos. Mais les ghettos, il faut se rappeler que c’est surtout des ghettos de riches ! » Cette petite phrase, elle est tirée d’une interview du maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, sur le thème du logement, accordée au Dauphiné Libéré.

L’édile développe son bilan en la matière, mais ce qui a surtout fait réagir, c’est cette volonté d’agir contre les « ghettos de riches » en favorisant le logement social. Une formulation qui a rapidement fait le tour de la sphère politique grenobloise.

« Ces mots ne sont pas qu’une provocation »

C’est surtout à droite de l’échiquier politique que la formule fait jaser, alors que l’interview a été menée à La Villeneuve, quartier où un sentiment d’insécurité persiste pour une partie de la population.

Il y a d’abord son opposant affiché, Alain Carignon, candidat LR à la mairie de Grenoble, qui parle d’une « communication indécente« . L’ex-édile de la préfecture de l’Isère estime ainsi que cette déclaration relève de la « démagogie populiste » et prétend « chasser des ‘riches’ très hypothétiques » de Grenoble.

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Autre candidat déclaré à la municipale grenobloise, Hervé Gerbi, chef de file pour le parti Horizons. « Ces mots ne sont pas qu’une provocation : ils trahissent une ligne politique de plus en plus radicalisée« , affirme-t-il par voie de communiqué de presse, arguant « un alignement de fait » avec les idées de LFI, parti membre de la majorité municipale actuelle.

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Des quartiers « riches » à Grenoble ?

Les réactions aux propos du maire de Grenoble vont aussi bon train sur les réseaux sociaux : « vous feriez mieux de casser les ghettos des narcotrafiquants », « le logement pour tous ne se décrète pas à 7 mois des municipales », « une idée communiste »… 

Beaucoup remettent aussi en cause, avec plus ou moins d’humour, l’existence même de quartiers « riches » à Grenoble, la commune n’étant pas réputée être celle aux revenus les plus élevés du territoire, selon les dernières données de l’Insee. Ainsi, la médiane du revenu disponible à Grenoble est de 22 140 euros (soit 1 845 euros par mois), contre 23 940 euros pour Grenoble-Alpes Métropole (soit 1 995 euros mensuels). Le taux de pauvreté est, lui, de 21% dans la capitale des Alpes et de 15% sur la Métropole.

Éric Piolle assume ses propos

Face aux critiques, Éric Piolle a répondu sur ses réseaux sociaux et confirme ses propos. « Nous assumons d’amplifier la mixité sociale partout où nous le pouvons ! »  

Ce n’est pas la première fois que les propos d’Éric Piolle font polémiques. En février dernier, Libération publiait une interview sur la sécurité dans les villes écologistes.

Le maire grenoblois niait une hausse de l’insécurité, quelques heures avant l’attaque à la grenade au Village olympique. « À vrai dire, je m’en fous un peu [de l’insécurité, NDLR]. Quand il ne reste que des attaques sur la sécurité et la propreté, ça veut dire qu’on a gagné quelques batailles par ailleurs, car on peut toujours se dire qu’une ville n’est pas assez propre et pas assez sûre », affirmait l’édile à nos confrères.

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