Un détenu de Rennes avait menacé de mort un magistrat, le tribunal l’a déclaré irresponsable

« J’aurai jamais fait ce que j’ai écrit », soutient le prévenu à la présidente du tribunal de Saint-Malo. Ce lundi 4 août 2025, le Rennais, âgé de 44 ans, était jugé en comparution immédiate pour avoir outragé et menacé de mort un magistrat du tribunal judiciaire de Rennes.

« Afin d’éviter tout risque de suspicion d’impartialité par le tribunal de Rennes », l’affaire a été dépaysée devant les juges malouins. Du 11 janvier au 27 février 2025 , alors qu’il était détenu au centre pénitentiaire de Rennes dans le cadre d’une précédente affaire, le prévenu avait adressé plusieurs courriers menaçants au juge qui suivait son dossier. « Des courriers pas très agréables à lire », lui a fait remarquer la présidente.

Dans le box, le prévenu, au lourd passé judiciaire et en détention, a reconnu les faits et a surtout insisté sur « la colère suite à un enfermement illégal » qu’il ressentait à ce moment-là. Une colère , selon lui, provoquée par l’absence de réponses du juge à ses premiers courriers « courtois ». Des permissions de sorties sollicitées auprès du magistrat pour différents problèmes familiaux lui auraient été refusées. « Ma colère n’a fait que s’accentuer, j’ai changé de stratégie », a-t-il expliqué.

« Une dangerosité psychiatrique en lien avec sa pathologie schizophrénique »

Trois experts psychiatres ont examiné le prévenu et conclu à l’abolition de son discernement. Le dernier expert a relevé chez l’homme « une dangerosité psychiatrique en lien avec sa pathologie schizophrénique », une pathologie non soignée actuellement.

Au vu du rapport d’expertise, le procureur a requis l’hospitalisation du quadragénaire et toute interdiction de contact avec le juge victime de ses agissements durant deux ans.

Pour Me Garnier, en défense, son client, « en grande souffrance, s’est insurgé contre l’institution pas contre la personne ».

Le tribunal a constaté l’abolition du discernement, déclaré le prévenu irresponsable pénalement et ordonné « son admission en soins psychiatriques sous forme d’hospitalisation complète sans consentement ».