Une femme âgée de 36 ans a été condamnée ce lundi à Toulon à huit mois de prison ferme pour des violences conjugales qui ont atteint leur paroxysme dans la soirée de mercredi à jeudi. Cette nuit-là, la victime a reçu un coup de couteau dans la joue et c’est avec une balafre de huit centimètres qu’il s’est présenté à l’audience du tribunal.
» Bien sûr, quand je suis alcoolisée, je suis agressive », a reconnu la prévenue escortée par des agents pénitentiaires de la prison des Baumettes à Marseille. » Mais c’est une relation toxique, c’est des violences partagées », a-t-elle relativisé.
Selon sa version des faits, elle se serait saisi d’un couteau de cuisine pour se défendre – en contradiction avec un enregistrement sonore versé dans la procédure. » Il a glissé, j’étais statique », a-t-elle tenté d’expliquer. Son conjoint a décrit au contraire, en mimant le geste, un coup porté du haut vers le bas. « Je me suis retourné et le coup est parti comme ça. » Cinq jours d’incapacité totale de travail lui ont été délivrés par un médecin légiste.
Une chute du balcon
Une énième dispute avait éclaté au sein de ce couple formé il y a deux ans. Le voisinage avait fini par s’habituer aux cris et aux bruits d’objets cassés dans l’appartement des protagonistes. Le soir des faits, la trentenaire avait consommé des bières, très alcoolisées (11,6°), et a refusé de se soumettre à un éthylotest » de peur que cela me porte préjudice ».
Il y a quatre mois, la police était déjà intervenue au domicile de ce couple. La jeune femme, en état d’ivresse manifeste, avait alors seulement giflé et bousculé son conjoint qui n’avait pas consommé d’alcool. Son tort? « Je ne l’avais pas assez prévenue de mon départ pour un enterrement… »
» Je ne demande qu’une chose moi c’est d‘être soignée, avec quelque chose de plus important que d’aller voir un psychiatre une fois par mois », a imploré la prévenue. » Je suis prête à faire tout ce qu’il faudra pour sortir de l’alcool et retrouver mon fils et ma vie ». Selon ses explications, la garde de son enfant lui a été retirée il y a deux ans, après qu’elle a fait une chute depuis son balcon (devant un juge aux affaires familiales, elle avait alors prétexté un accident de la circulation).
Le tribunal a cependant révoqué quatre mois de prison avec sursis qui planait au-dessus sa tête pour des violences commises en 2023 sur ce petit garçon. De quoi porter à un an sa peine de prison ferme. La juridiction a également ajouté une peine de six mois de prison assortie d’un sursis probatoire comprenant une obligation de soins. Les préjudices de son conjoint défiguré feront l’objet d’une évaluation ultérieure.