Par

Rédaction Paris

Publié le

4 août 2025 à 19h06

Difficile reconversion pour ce « héros » des attentats du marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin). Le soir du 11 décembre 2018, un sapeur-pompier de Paris s’est illustré pour son « acte héroïque », alors qu’il « passait par là » : il était d’ailleurs venu témoigner de cette soirée cauchemardesque devant la cour d’assises spéciale de Paris, lors du procès, en mars 2024. 
Quelques années après le drame, qui avait fait cinq morts et onze blessés, l’homme du feu a manifestement souhaité changer de vie. Mais, le 13 juillet 2022, et en dépit de son « admission au concours externe » en 2021, le préfet de la zone de défense et de sécurité Ouest at « refusé d’agréer sa candidature à l’emploi de gardien de la paix de la Police nationale ». Raison invoquée : des « faits incompatibles avec l’exercice de la fonction de policier révélés par l’enquête administrative ».

Mis en cause pour violences

Un examen attentif de son parcours – et en particulier du fichier de traitement d’antécédents judiciaires (TAJ) – a en effet révélé que cet homme avait été mis en cause pour « des faits de violence » en septembre 2018 pour lesquels il a bénéficié d’un classement sans suite. Il avait toutefois été condamné par la justice pour les mêmes motifs à la suite d’un épisode le 17 octobre 2020.

L’ancien sapeur-pompier rappelait pour sa part que ces faits étaient « isolés » et qu’ils n’étaient « pas inscrits au bulletin n° 2 de son casier judiciaire ». Il avait par ailleurs fait montre d’un « parcours exemplaire » dans « des fonctions similaires » et a donc saisi le tribunal administratif de Rennes pour faire annuler cette décision ou, le cas échéant, contraindre le préfet à « réexaminer sa situation ».

« Il appartient à l’autorité administrative d’apprécier, dans l’intérêt du service, si les candidats à un emploi des services actifs de la Police nationale présentent les garanties requises pour l’exercice des fonctions auxquelles ils postulent », rappelle le tribunal administratif dans un jugement du 17 avril 2025, rendu public au début de l’été. Les juges doivent alors « vérifier que le refus d’agrément d’une candidature est fondé sur des faits matériellement exacts et de nature à le justifier légalement ».

Cliquez ici pour visualiser le contenu

Un « tempérament impulsif »

Aussi, « l’administration peut opposer un refus d’agrément, même après que l’intéressé a été reçu au concours, mais avant sa nomination, lorsqu’ont été révélés à l’administration des faits laissant supposer que le candidat ne présente pas toutes les garanties requises pour occuper un emploi dans les services actifs de la Police nationale ».

En l’occurrence, un avis « négatif » du service département du renseignement territorial de la Seine-Maritime avait mis en lumière « son tempérament impulsif », « son manque de sang-froid » et « son manque de maîtrise de soi », soulignent les juges : ce « comportement » était donc « incompatible » avec « l’exercice du métier de gardien de la paix », selon ce service.

Au final, « en dépit de ses bons états de service antérieurs comme sapeur-pompier de Paris et de son acte héroïque lors des attentats de Strasbourg, son comportement illustré par sa condamnation pour des faits de violence commis en 2020 et l’attitude de déni qu’il a adopté face aux instructeurs pouvaient légalement justifier […] la décision du préfet », ont conclu les juges rennais.

/ED et CB (PressPepper)

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.