« Nous ne sommes pas mobilisés sur le sujet », nous indique d’emblée Michel Bourhis, président des Compagnons du Saga, quand on lui demande ce qu’il pense de la préservation du camembert. Il faut dire que l’association a déjà fort à faire avec la préservation du sous-marin Saga, abrité dans le hangar attenant, propriété de la Ville de Marseille dans le cadre d’une convention d’occupation temporaire du domaine public maritime, passée avec le Port. Depuis le 30 juillet, sur décision municipale, plus question d’avoir accès au plus grand sous-marin civil du monde. « Toutes les activités de l’association et l’accueil des visiteurs sont suspendus jusqu’à nouvel ordre. Une expertise sur trois pieux de support du hangar doit être réalisée », indique Michel Bourhis. Expertise qui a conclu selon la Ville « à un niveau 4 de gravité : ouvrage menaçant ruine ».

Oublié durant plus de 20 ans

Un coup dur pour les Compagnons, qui n’ont eu de cesse de mettre en avant ce patrimoine maritime inestimable. Si l’idée d’une « maison sous la mer autonome » a bien été lancée au départ par le commandant Cousteau, sous le nom de « l’Argyronète », dans les années 60, rappelait Michel Bourhis dans un article de la Gazette de la Navale, le submersible a vu le jour sous l’impulsion d’Henri Delauze, fondateur de la Comex, qui fait l’acquisition en 1972 de la coque et du matériel stockés à l’Estaque.

Inauguré en 1987, le sous-marin utilisé pour les travaux offshore, sera remisé trois ans plus tard, faute de financement. Et oublié… Ce n’est qu’en 2010 que l’a ssociation rouvrira les portes du hangar et lancera le projet Saga pour valoriser et faire enfin partager au public l’histoire du « Yellow Submarine » marseillais.