Que celui qui n’a jamais bougé son corps sur Rasputin ou repris en chœur le refrain de Daddy Cool nous jette la première pierre (et même les suivantes). Boney M traverse les époques. Le groupe puise ses racines dans les années 1970, en Allemagne, avec la particularité d’avoir été monté par des producteurs, dont Frank Farian, qui en fut aussi la voix. Si la formation originelle périclite au cœur des années 1980, Boney M continue d’exister au fil des décennies à travers de nouvelles compositions, tout en conservant son ADN: du disco, des rythmes endiablés et un melting-pot culturel assumé.

Beckie Bell, depuis 28 ans dans le groupe

Le groupe est ainsi en tête d’affiche de La Kermesse, ce vendredi à La Seyne-sur-Mer. Parmi les voix présentes sur scène: Beckie Bell. « J’ai 70 ans aujourd’hui, je fais partie de Boney M depuis que j’ai 42 ans… Ça fait donc 28 ans », calcule la chanteuse dans un français impeccable, teinté d’un accent américain qui rappelle ses origines.

Son arrivée dans le groupe résulte d’un concours de circonstances. « Le groupe original s’était séparé. Et Bobby Farrell, le chanteur, a remonté une formation avec deux chanteuses. » Mais les choses ne se passent pas très bien, et un producteur décide alors de monter une autre version, avec trois chanteuses, sans Bobby Farrell.

 » C’est là que j’ai intégré le groupe, avec Maureen Laurens et Anthea Ferrell. » Beckie Bell devient alors l’une des voix de Boney M. « Je connaissais un tout petit peu le groupe, avec quelques titres, mais peu, pour être honnête. Maintenant, je connais toutes les chansons! », s’amuse-t-elle dans un éclat de rire. Et de retracer son parcours au sein du groupe: « On a commencé à trois filles, on a sillonné la France. Et après la mort de Bobby Farrell [en 2010, ndlr], on a intégré un garçon dans le groupe. » C’est cette formation qui montera sur la scène du parc de la Navale, encadrée désormais par un jeune manager français Freddy Paoli, avec Orlando Louis au chant.

Une musique qui traverse les générations

Ce soir, Boney M fera face à un public qui ne vient peut-être pas uniquement pour eux, mais qui connaît forcément les tubes. « C’est drôle, car peu importent les générations, les gens connaissent les chansons. Ça traverse le temps. On a tous les âges dans le public. Et dans un festival comme celui-ci, même si certains ne connaissent pas notre musique, ils ressentent le feeling, les vibrations sur scène… Je crois que les chansons de Boney M vont vivre encore trente ans », sourit Beckie Bell. D’ailleurs, elle-même après 28 ans à interpréter ces titres-là, ne s’en lasse pas du haut de ses 70 ans. « Vous savez pourquoi? Pour le public. Quand il est chaud, qu’on voit des émotions sur les visages, qu’ils s’amusent, ça donne la force de continuer. Parce qu’il faut être honnête: les tournées, les voyages, c’est parfois très fatigant. Mais ce partage sur scène, ça vaut le coup. » Même si parfois dans le cadre d’un festival comme la Kermesse, cela passe que par quelques chansons. « On va jouer cinq chansons je crois. C’est un peu court. On chante forcément les plus connues et, quand le public est vraiment chaud, il faut laisser la place », regrette-t-elle dans un sourire, toujours animée par la scène. Et quand on lui demande ses titres préférés, la chanteuse n’hésite pas: « Rasputin, mais aussi Ma Baker, car c’est une histoire drôle, et évidemment Daddy Cool, parce que ça fait danser tout le monde. » Des tubes qui seront à l’honneur ce soir à La Seyne. Avec, comme toujours, cette capacité unique à faire danser toutes les générations.

Ce vendredi, au parc de la Navale à La Seyne-sur-Mer. Tarifs dès 55,98 euros. À l’affiche ce soir: Boney M, Nèg’ Marrons, Ophélie Winter, Tribal Kings, L5, Kenza Farah, Slaï, Francky Vincent et Kayliah. Samedi: Inha, Shy’m, K.Maro, Gilbert Montagné, Jessy Matador, Willy Denzey, Moussier Tombola, Pep’s, Tom Frager, (Doc Gyneco annulé). Dimanche: Fatal Bazooka, Keen’V, Zaho, Helmut Fritz, Lucenzo, PZK, Kamini, Factor X, Perle Lama, Andrick Airways, Fun Facto.