Par

Adrien Tisserand

Publié le

5 août 2025 à 8h12

Le Centre d’investigation clinique (CIC) de Rouen a été créé en 2002. Cette structure travaille conjointement avec le Centre de Ressources Biologiques (CRB), qui recueille des échantillons biologiques humains, à des fins de recherche et de constitution de cohortes clinico- biologiques. C’est en quelque sorte ici que naissent les traitements de demain. 

Une structure de recherche clinique labellisée 

Installé au CHU de Rouen, le CIC n’est pourtant pas un service de soins. Ici, pas de patients hospitalisés mais une équipe d’une dizaine de professionnels entièrement dédiés à la recherche au quotidien, comme l’explique le professeur Marie-Pierre Tavolacci, médecin épidémiologiste au CHU de Rouen : « Nous avons notamment des infirmiers de recherche clinique, technicien d’études cliniques, médecins, et ingénieur qualité ». 

Le CIC est labellisé par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), un gage d’excellence pour la recherche dans la santé publique française. Ce label est renouvelé tous les cinq ans et fixe, par exemple, des objectifs à atteindre en matière de publications scientifiques. 

Des études cliniques des volontaires sains

Particularité du CIC de Rouen : il est autorisé à accueillir des volontaires sains, qui participent aux études dans des conditions très encadrées. Dans le cas d’une étude médicamenteuse, Marie-Pierre Tavolacci explique que « cela se fait souvent sur une journée, suivie de visites ou d’appels téléphoniques pour s’assurer que tout va bien ». En fonction du protocole, une indemnisation est prévue : d’une cinquantaine à plusieurs centaines d’euros, avec un plafond national fixé à 6000 euros par an. 

L’une des dernières études du CIC, baptisée Aerofen, porte sur l’administration de fentanyl (un puissant anesthésique) par aérosol facial ou intranasal, pour ensuite l’appliquer aux services des urgences du CHU. Les essais ont débuté avec 20 volontaires, pour une phase de test avant de passer à des études plus larges (phases 2 à 3) sur plusieurs centaines de malades.  

Des axes de recherche axés sur les priorités du CHU 

Le CIC s’inscrit autour de trois axes de recherche principaux, axés sur la stratégie du CHU : un axe cardiovasculaire (hypertension artérielle, activité des reins), un axe endocrinologie (métabolisme, nutrition, physiologie) et enfin l’innovation diagnostique et thérapeutique

Le CIC travaille aussi sur des sujets de santé publique, comme la santé mentale ou les troubles alimentaires chez les étudiants, avec une approche épidémiologique. 

Une passerelle pour les jeunes chercheurs 

En plus de ces travaux de recherche, le CIC joue un rôle de formation. Il accueille régulièrement des internes, des étudiants en médecine ou en pharmacie, et forme la relève des chercheurs, puisque dans cette structure, les médecins sont aussi souvent enseignants et chercheurs. 

À la croisée de la recherche, de la médecine et de l’enseignement, le CIC poursuit un rôle clé dans le paysage hospitalo-universitaire du CHU de Rouen. 

Comment devenir un volontaire sain ?

Chaque étude dispose d’un protocole minutieux : pour être volontaire sain, il faut d’abord contacter le CIC et donner quelques renseignements préalables (âge, genre, etc.) pour vérifier son éligibilité. Ensuite, au besoin, le CIC contacte les volontaires pour du screening, comme le détaille Marie-Pierre Tavolacci : »Il y a ensuite une visite d’inclusion, avec un recueil du consentement par un médecin », et un suivi régulier tout au long du traitement. Il est impossible de cumuler deux études en même temps, lorsqu’il s’agit d’essais médicamenteux, « ce serait trop risqué », précise Marie-Pierre Tavolacci.

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte Tik Tok

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.