Enzo Deligny, quel regard portes-tu sur ce week-end réussi à Imola ?
Je voulais compléter un week-end propre. Les deux derniers rendez-vous en Hongrie et au Paul-Ricard ne s’étaient pas passés comme on aurait voulu. Cette fois, on a vraiment pu maximiser la performance. La vitesse était là, on a pu en profiter et marquer de bons points.
Comment expliques-tu ce rebond après l’absence de podium au Castellet ?
Je pense que le facteur chance a beaucoup joué. Personnellement, je reste le même pilote, peu de choses ont changé en deux semaines. Au Paul-Ricard, je m’étais fait sortir dès le premier tour donc ça a compliqué tout le reste. À Imola, on a pu réaliser de bonnes séances de qualifications, sur les deux jours (samedi et dimanche) après avoir bien commencé le week-end sur les premiers roulages. On a ensuite confirmé en course.
Justement, samedi en Q1, tu décroches la pole position devant Freddie Slater, la deuxième cette saison. Comment se passe cette séance ?
J’étais dans le deuxième groupe de qualification, donc j’ai pu voir le très bon temps qu’il a réussi à fixer. Je savais que ça allait être dur. Mais dans mon dernier tour, celui où on a la plus petite quantité d’essence dans la voiture, tout allait bien pour moi. Je savais qu’il ne fallait pas que je commette d’erreurs. Je suis resté bien concentré, j’essayais de ne pas faire d’écarts, et la performance de la voiture a suivi donc ça a suffi pour passer devant.
Le fait de passer dans le deuxième groupe et de bénéficier d’une piste plus gommée t’a aidé ?
Cela dépend des pistes. Sur certains circuits, le fait de passer en deuxième aide vraiment beaucoup. Mais ce week-end, ce n’était pas ce qui faisait la plus grande différence. J’avais même entendu que dans notre session du samedi, le deuxième groupe avait plus de vent de face jusqu’au deuxième virage. On était donc même plus lents dans la ligne droite de départ arrivée.
L’après-midi tu parviens à convertir ta pole en victoire. La course a été perturbée par plusieurs voitures de sécurité, comment gères-tu ce scénario ?
On travaille sur ces détails avec l’équipe avant de commencer la course. Je savais où je voulais redémarrer, et j’avais visé l’entrée des deux derniers virages pour prendre de l’élan dans la ligne droite.
En Hongrie, outre la disqualification, tu avais subi des coupures moteur pendant la Course 2. Ces problèmes sont-ils réglés ?
Oui. Il s’agissait de problèmes électroniques, au niveau des faisceaux. L’équipe ne pouvait rien faire à ce moment-là. Ils ont essayé de modifier ce qu’ils pouvaient avant la course mais on avait déjà rencontré le problème en qualifications et ça a duré ensuite. Après la Hongrie, on a pu tout changer et maintenant c’est réglé.
Tu avais gagné quelques batailles en piste lors de ce week-end malgré tout, comment juges-tu ton approche dans ces situations ?
J’ai toujours été bon dans les batailles en piste. Je fais beaucoup de simulateur et je m’entraîne souvent à me battre face à des amis. Dans ces situations, je suis plutôt agressif. Je ne vais pas me laisser faire sans prendre de risque. Je n’ai pas peur de dépasser ou de freiner tard par exemple. À ce titre, les départs font partie de mes points forts cette année encore.
Il reste quatre manches cette saison, et tu as déjà plus que doublé ton total de points par rapport à la saison dernière. Comment expliques-tu un tel gain ?
Honnêtement, la plus grande différence vient de nos moteurs. L’année dernière, c’était l’opposé. Sur certaines courses, j’étais parfois jusqu’à 12 km/h plus lent que le premier. À la fin de l’année, c’était devenu quasiment impossible de se battre. Les pneus sont un peu différents aussi, je pense que ça a aidé l’équipe à trouver de la performance. Bien sûr, je pense m’être amélioré moi aussi. Enchaîner avec une deuxième année consécutive aide, je connais les pistes maintenant. Mais en tout cas, le fait d’avoir plus de vitesse dans les lignes droites change beaucoup de choses. Sur des circuits comme Spa ou Monza, qui arrive en fin d’année, c’est crucial.
Y-a-t-il un circuit que tu attends particulièrement parmi les manches restantes ?
Toutes les pistes qu’il reste, je les aime bien, particulièrement celles sur lesquelles la Formule 1 roule aussi. La seule piste que je n’ai pas vraiment appréciée cette année c’était Misano. C’est une piste particulière, elle est vraiment serrée. Quand dans la même saison on va à Spa, le tracé fait 7 km, c’est complètement différent.
Pour aborder cette fin de saison entre septembre et octobre, as-tu ciblé des points d’amélioration sur lesquels tu souhaiterais encore travailler ?
Il y a toujours des choses que l’on peut améliorer. J’aimerais pouvoir enchaîner les tours parfaits en qualifications par exemple. Sur le dernier tour, quand l’essence est faible, que les pneus sont prêts, c’est le moment de ne commettre aucune erreur, donc je travaille beaucoup sur ce point. En course, tous les détails techniques, comme les relances après les voitures de sécurité par exemple, font aussi partie des points sur lesquels je peux encore gagner du temps.
Te vois-tu revenir sur la tête du championnat malgré les 46 points qui te séparent du leader avant la trêve estivale ?
Je ne pense pas vraiment aux points et au championnat. La situation peut changer tellement rapidement en un rendez-vous comme on a pu le voir le week-end dernier. J’essaie de gagner chaque course auxquelles je prends part. Chaque départ est différent, ensuite on verra ce que le classement dira en fin d’année.
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