La Bretagne est une terre d’engagement et cela se reflète aussi dans la vie associative, qui est plus dense dans notre région qu‘au plan national. Les chiffres mis en lumière par l’enquête réalisée par l’Ifop, en avril 2025, pour le conseil régional sont éloquents : alors que « seulement » 42 % des Français sont adhérents d’une association, c’est plus de 52 % des Bretons qui adhèrent à une association ! Qui plus est, un Breton sur quatre est bénévole dans une association, contre un sur cinq dans le reste du pays. Joli palmarès.

Il faut dire que notre tissu associatif est riche : la Bretagne compte environ 79 000 associations actives aux activités multiples : sociales, sanitaires et éducatives, culturelles ou sportives. Ces associations sont notre bien commun, les forces vives qui irriguent notre tissu social.

Évidemment, ce sont avant tout des structures qui nécessitent des ressources financières et humaines pour fonctionner. Elles s’appuient sur près de 700 000 bénévoles qui sont « la colonne vertébrale » des associations. Elles emploient aussi des salariés : presque 100 000 représentant 11,1 % de l’emploi privé régional. C’est énorme !

Deux secteurs concentrent près de 70 % des emplois : l’action médico-sociale (maisons de retraite, handicap, protection de l’enfance, aide à domicile) et l’enseignement associatif, principalement le réseau catholique d’enseignement sous contrat, fortement implanté en Bretagne. Ce sont les femmes qui représentent 70 % des effectifs salariés des associations, soit 70 000 salariées. Elles choisissent ces métiers parce qu’ils sont alignés avec des valeurs de solidarité, d’accompagnement des publics vulnérables. De plus, le secteur associatif propose plus de temps partiels, souvent compatibles avec des responsabilités familiales.

Les associations font face à plusieurs problématiques, notamment la baisse des subventions publiques qui menace leur pérennité et les oblige à revoir leur modèle économique pour le rendre plus résilient et autonome. Il s’agit d’aller chercher des financements privés sans dénaturer la mission d’intérêt général ni la qualité des prestations rendues.

Les associations font face à plusieurs problématiques, notamment la baisse des subventions publiques qui menace leur pérennité et les oblige à revoir leur modèle économique pour le rendre plus résilient et autonome. Il s’agit d’aller chercher des financements privés (hausse des cotisations, vente de services marchands, partenariat avec des mécènes, financement participatif…) sans dénaturer la mission d’intérêt général ni la qualité des prestations rendues.

Le deuxième enjeu majeur est un enjeu de ressources humaines : comment fidéliser et motiver les salariés qui travaillent dans ces secteurs ? Quid du remplacement des dirigeants d’association qui sont bénévoles, pour la plupart, et prennent en charge des missions chronophages et complexes ? Cela interroge aussi la capacité à attirer les bénévoles qui prendra peut-être d’autres formes (missions plus ponctuelles, participation numérique…)

Enfin, un dernier enjeu concerne la transition numérique et environnementale des associations, qui doivent s’adapter à de nouvelles attentes (diminution de leur empreinte carbone, outils numériques) sans avoir beaucoup de moyens humains et financiers à y accorder.

Je suis sûre que, malgré les vents contraires, les associations bretonnes vont garder le cap en s’adaptant aux enjeux, en se réinventant, pour continuer à faire battre le cœur du lien social.

*. L’association a pour but de favoriser l’entrepreneuriat au féminin en Bretagne historique