L’auteur bordelais revient avec Les promesses orphelines, un roman sensible qui suit le parcours d’un jeune rêveur dans la France des Trente Glorieuses.
Gilles Marchand, révélé en 2016 avec Une bouche sans personne (Aux Forges de vulcain), fait son retour avec Les promesses orphelines, un roman mélancolique. À paraître le 22 août aux éditions Aux Forges de vulcain, il suit Gino, un adolescent des années 1950 fasciné par le progrès et hanté par un amour de jeunesse. Ce nouvel opus figure parmi les trente titres sélectionnés pour le Prix du Roman Fnac 2025, dont les cinq finalistes seront annoncés le 28 août. Le lauréat sera désigné, quant à lui, le 22 septembre.
Un jeune homme en décalage
Dans un village isolé de l’Orléanais, Gino grandit à distance du tumulte du siècle. Élève discret, peu enclin à briller, il observe le monde s’emballer : voitures volantes, conquête de l’espace, record de vitesse pour l’Aérotrain testé à quelques kilomètres de chez lui… À défaut d’y prendre part, il rêve et imagine ce progrès comme une issue possible.
Un soir de bal, il croise Roxane, qui veut devenir comédienne. Elle devient un point fixe de son récit, un espoir lointain de ce qu’il pourrait être s’il osait. Entre fascination technologique et éveil du sentiment amoureux, Gino avance à tâtons : Les promesses orphelines raconte ce mouvement incertain.
Fresque intime des Trente Glorieuses
Le roman s’inscrit par ailleurs dans une France qui croit encore au progrès collectif. Derrière les grandes promesses, Marchand choisit les petites trajectoires. Son personnage évolue à la lisière de cet élan sociétal, trop lent et trop idéaliste. L’Aérotrain – projet de train aérien avorté dans les années 1960 – devient une métaphore de ce monde moderne : brillant mais inaccessible.
Depuis son premier ouvrage, Gilles Marchand construit une œuvre peuplée de personnages en retrait, comme Gino. Après Un funambule sur le sable, Requiem pour une apache ou Le soldat désaccordé – lauréat du Prix des libraires 2023 –, il confirme de nouveau sa prédilection pour les voix intérieures. Il a également co-écrit un roman jeunesse, Le second souffle, couronné par le Prix Izzo en 2022.
Narration feutrée, tendresse pour les figures effacées : l’auteur déploie une prose simple et sensible. Réaliste et pourtant poétique, son écriture épouse les hésitations de ses personnages. Les promesses orphelines promet de prolonger cet univers, en plaçant au centre de la modernité un jeune homme que l’Histoire oubliera.