• Selon un nouveau rapport de Carnegie Politika, le nombre de cas du VIH serait en hausse depuis le début de la guerre au sein de l’armée russe.
  • En cause, des rapports sexuels non protégés mais aussi la consommation de drogue.

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Ukraine : 4ᵉ année de guerre

Un effet collatéral de l’invasion russe en Ukraine (nouvelle fenêtre). Selon Carnegie Politika (nouvelle fenêtre), un institut de recherches sur la Russie basé à Berlin, le nombre de cas de VIH au sein de l’armée de Moscou est en pleine recrudescence. 

Les chiffres de cet institut – réputé pour son approche non partisane – sont éloquents : ils auraient été multipliés par 13 à la fin de l’année 2022, puis par 20 à la fin de 2023. Le Military Medical Journal, lui, souligne auprès du quotidien The Times (nouvelle fenêtre)une multiplication par cinq des cas entre le début de la guerre en février 2022 et l’automne de la même année.

La Russie, mauvais élève de la lutte contre le VIH

Première raison avancée par Carnegie Politika : des rapports sexuels non protégés que peuvent avoir certains soldats. L’usage de seringues est également mis en évidence, qu’il s’agisse pour la consommation de drogue, mais aussi pour des transfusions sanguines, notamment la réutilisation de ces ustensiles dans les hôpitaux de campagne auprès des soldats blessés.

Le problème de la Russie avec le VIH n’a pas débuté avec la guerre en Ukraine. Comme le rappelle le Carnegie Politika, le pays figure parmi les cinq premiers pays au monde en termes de nouveaux cas de VIH depuis 2022. Il se trouve juste derrière l’Afrique du Sud, le Mozambique, le Nigeria et l’Inde. 

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Le contexte politique, lui, n’aide pas à inverser la tendance. Le président Poutine voit en effet son pays comme le porte-drapeau des valeurs « traditionnelles », face à ce qu’il juge être la « décadence » morale de l’Occident du fait de sa tolérance à l’égard des LGBT+. Signe de la répression des minorités sexuelles en Russie, la Cour suprême du pays avait banni fin 2023 le « mouvement international LGBT » pour « extrémisme », une formulation floue ouvrant la porte à de lourdes peines de prison. 

L’organisation Elton John AIDS Foundation, qui lutte contre le sida dans le monde depuis plus de 30 ans, a ainsi été classifiée comme « indésirable » en Russie en avril dernier. La Russie a également adopté en 2023 une loi bannissant les transitions de genre et interdisant aux personnes transgenres d’adopter des enfants.

T.G.