RFI. Il est 18 heures à Paris, 16 heures temps universel.
Le Journal en français facile.
Margaux Ratayzyk.
Ravie de vous retrouver ! Au sommaire de cette édition du mercredi 16 avril :
Pékin n’a « pas peur de se battre » avec Washington, dit la Chine. Dernière riposte en date : l’arrêt des livraisons d’avions américains Boeing sur le sol chinois.
C’est une décision qui divise les différents camps féministes au Royaume-Uni. La Cour suprême s’est prononcée sur la définition légale d’une femme. Les détails à venir de notre correspondante.
Et puis, cinq ans après la pandémie de Covid-19, les membres de l’Organisation mondiale de la Santé parviennent à un accord, vous l’entendrez, pour mieux prévenir ce type de risque.
Pékin n’a « pas peur de se battre » avec Washington. C’est ce qu’a fait savoir le ministère chinois des Affaires étrangères. En pleine guerre commerciale, la Chine prône, préconise tout de même le dialogue. Le pays a répondu jusqu’ici aux nombreuses mesures commerciales de Donald Trump. Dernière riposte en date : l’arrêt des livraisons sur son sol des avions américains Boeing. Les pièces détachées fournies par des entreprises américaines sont également concernées. Bonjour, Nicolas Feldmann.
Bonjour, Margaux.
Cette annonce risque de faire très mal à Boeing. Mais se passer du constructeur américain et de ses pièces détachées, c’est aussi un défi énorme pour Pékin.
Oui. Le premier défi, il concerne, tout d’abord, les compagnies aériennes chinoises. Elles comptent dans leur flotte des centaines d’avions Boeing, des avions qu’il faut tous les jours entretenir, réparer, explique Didier Brechemier. Il est expert en aéronautique pour le cabinet Roland Berger.
« Les pièces de rechange, en réalité, sont certifiées pour un avion. Si j’ai aujourd’hui des avions Boeing, je dois les maintenir en mettant des pièces qui sont certifiées pour cet avion. Je ne peux pas immédiatement avoir des pièces qui seraient fabriquées par des constructeurs chinois pour les mettre sur cet avion. »
Mais, sur le plus long terme, se pose une autre question : comment remplacer les avions Boeing ?
« Les commandes, aujourd’hui, d’Airbus sont à des niveaux exceptionnellement hauts. Donc, la substitution possible pour la Chine, pour Pékin, c’est de renforcer le constructeur Comac – le constructeur chinois –, avec son C919, qui a effectué des premiers vols commerciaux en 2023. Mais ils auront certainement besoin de cinq, dix, quinze ans ou plus pour être à des niveaux de maturité européens et américains. »
Voilà la Chine qui ne peut pas se permettre d’attendre pour répondre à la forte demande du trafic aérien. Pékin estime avoir besoin de 9 000 nouveaux avions d’ici 2040.
Merci, Nicolas Feldmann.
Feldmann.
Kiev et Washington se rapprochent d’un accord sur l’exploitation des minerais stratégiques de l’Ukraine. La ministre ukrainienne de l’Économie salue des « progrès significatifs », importants dans les négociations. Cet accord est défendu par Donald Trump, en échange de l’aide militaire passée, octroyée, apportée à Kiev.
300 personnalités mobilisées autour du sort des enfants ukrainiens transférés de force en Russie. Un appel international a été lancé sur les réseaux sociaux pour réclamer leur retour en Ukraine. Une question non négociable dans toute éventuelle, potentielle discussion de paix, écrivent les politiques mobilisés ; et, parmi eux, plusieurs commissaires européens et des parlementaires français ou britanniques.
Le Journal en français facile.
Au Royaume-Uni, c’est la fin d’un feuilleton, d’une série judiciaire de plusieurs années. La Cour suprême a tranché, a statué sur la définition légale d’une femme. Et la décision divise, vous l’entendrez, au sein des différents camps féministes. À Londres, la correspondance d’Émeline Vin.
Dans la loi, le terme « femme » renvoie au sexe biologique. Selon la Cour suprême britannique, et, donc, sur le plan légal, une femme transgenre ne peut pas être considérée comme une femme, par exemple pour le calcul des quotas ou de la parité dans les conseils d’administration, même si elle possède un certificat de reconnaissance de genre. C’est une décision unanime de la plus haute institution judiciaire britannique, qui estime qu’au regard des lois sur l’égalité et contre les discriminations, le sexe ne peut être que binaire, et qu’il serait incohérent d’inclure le « sexe en certificat », selon sa formule. Ce jugement représente une victoire pour certains groupes féministes écossais, qui contestaient la position du gouvernement d’Édimbourg. Selon [eux], considérer les femmes transgenres comme des femmes comme les autres risque de permettre à des hommes violents d’accéder à des espaces non mixtes, comme les vestiaires, les refuges pour victimes d’abus sexuels ou de violences conjugales. La décision pourrait, par effet domino, restreindre l’accès des femmes transgenres à ces espaces. La Cour souligne qu’il ne s’agit pas d’une victoire d’un groupe sur un autre et rappelle qu’il est interdit de discriminer une personne au prétexte qu’il ou elle est transgenre. Émeline Vin, Londres, RFI.
Demain, 17 avril, se tiendra, à Ramallah, le jour des prisonniers palestiniens. Ce mercredi, une manifestation a eu lieu pour attirer l’attention sur leur sort. Dans les territoires palestiniens, le passage par la case prison est devenu un phénomène de société. Depuis 1967, 40 % des hommes palestiniens sont passés par les geôles israéliennes. Amira Souilem.
Le regard triste, elle tient le portrait d’un jeune homme dans la foule. De lui, Rola Khaled Ghanem dit ne plus avoir de nouvelles.
« Ce jeune est mon fils. Il s’appelle Yazan. Il a 20 ans. Les forces d’occupation l’ont arrêté à la maison il y a trois mois. Ils sont entrés de façon très brutale et l’ont pris à 4 heures du matin. À ce jour, je suis coupée de mon fils. Son avocat ne peut le voir que par Zoom. Et nous, les proches, on n’a ni le droit de le voir ni d’entendre sa voix. »
Comme son fils, au moins 9 900 Palestiniens sont détenus dans les prisons israéliennes, selon les chiffres d’ONG palestiniennes. Combattants, militants politiques, mais aussi simples étudiants ou pères et mères de famille. Dans la foule, un des organisateurs du rassemblement. Selon lui, les conditions de détention vont en se détériorant.
« Avant, on critiquait le laisser-aller médical parce que les responsables des prisons mettaient du temps à emmener les détenus dans une clinique s’ils allaient mal. Maintenant, on répertorie des crimes médicaux dans les prisons, ainsi que des disparitions secrètes. »
Depuis le 7 octobre 2023, les arrestations se sont accélérées. Des chiffres qui ne comprennent pas les milliers d’arrestations et disparitions arbitraires à Gaza, préviennent les ONG palestiniennes. Amira Souilem, Ramallah, RFI.
Le Jihad islamique a publié une vidéo d’un otage israélien en vie, vidéo dans laquelle il s’adresse à Benyamin Netanyahu et Donald Trump, leur demandant d’obtenir sa libération.
Les pays membres de l’Organisation mondiale de la Santé sont parvenus à un accord historique, un texte sur la préparation et la lutte contre les pandémies. La volonté de mieux anticiper ce type de risque fait suite au Covid-19 et à ses conséquences mondiales. C’était il y a cinq ans. Alors, que contient exactement cet accord ? Pour quels résultats ? Je vous propose d’écouter la réponse d’Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de Genève.
« Il y a un proverbe chinois qui dit : »Il vaut mieux apprendre à pêcher des poissons que donner des poissons. » Quelque part, on est un peu dans cette logique. C’est-à-dire que, aujourd’hui, ce qu’on a vu dans la pandémie de Covid, c’est que la collaboration internationale qui s’était mise en place un peu dans l’urgence, sans aucune anticipation réelle, a conduit à donner trop tard, trop peu des surplus de vaccins que les pays riches qui les fabriquaient n’avaient pas consommés. On voudrait que la situation soit différente à l’avenir, et, notamment, que tous les pays, en tout cas tous les continents, on va dire, puissent être en mesure de fabriquer les doses de vaccins, mais aussi, d’ailleurs, les tests, et aussi, d’ailleurs, les traitements de ce traité. »
L’épidémiologiste Antoine Flahault, invité de Clotilde Dumay à la mi-journée.
Et ne manquez pas, ce soir, notre soirée spéciale Ligue des champions sur RFI, à 19 heures temps universel. Le Real Madrid affrontera Arsenal. Notre reporter au stade Santiago Bernabeu vous fera vivre la rencontre et l’autre rencontre opposera l’Inter Milan et le Bayern Munich.
C’est la fin de ce journal. Réécoutez-le sur francaisfacile.rfi.fr.