Il avait fait ses premiers pas de rugbyman en France à l’été 2014 au travers du centre de formation de l’US Carcassonne (2014-2016). Depuis, le puissant deuxième ligne de 32 ans (1,96 m, 135 kg) a construit un CV plutôt bien fourni. Pour le retour des jaune et noir en Pro D2, Dion-Évrard Oulaï retrouve les rangs audois.

C’est au travers de Mathieu Cidre, alors tout récent directeur du centre de formation du club quinziste carcassonnais, qui avait trouvé en lui un véritable potentiel d’athlète, que Dion-Évrard Oulaï est arrivé à 21 ans dans le chef-lieu audois. Deux ans seulement pour éclore, puis s’envoler vers d’autres cieux et connaître de belles aventures : l’Aviron Bayonnais en Pro D2 et Top 14 (2016-2019), Montauban (2019-2021), Massy (2021-2023), Albi en Nationale (2023-2025), avant finalement cet été un retour au pied de la Cité… Là où tout a commencé.

C’est mon club, ma famille.

« C’est un retour à la maison. Là où j’ai toujours voulu terminer. Dans le club qui m’a permis de me faire connaître. Je connais la maison. J’ai encore de bons contacts. J’ai de la famille, Robert De Colle… Il m’aide dans la vie au quotidien. Ça fait chaud au cœur de revenir et de revoir d’anciennes têtes que je n’avais pas vu depuis longtemps tel Momo Ben Bouhout qui est maintenant entraîneur », explique l’international ivoirien à la trentaine de sélections. « J’ai fait pas mal de chemin. Je reviens à Carcassonne pour aider le club, apporter mon expérience acquise jusqu’alors, et boucler la boucle. Je vais y retrouver avec plaisir des joueurs qui ont été formés avec moi à mes débuts tels Fabien et Florent Lorenzon ou encore Romain Guyot ».

Des retrouvailles d’ailleurs teintées d’un brin de nostalgie et de reconnaissance. « Je n’ai jamais oublié Carcassonne. J’ai toujours suivi son parcours, ses résultats. Et quand je revenais jouer à Domec sous d’autres couleurs, c’était avec un immense plaisir. Je voulais montrer à toutes ces personnes qui m’avaient fait confiance et m’avaient donné un petit coup de pouce qu’ils avaient eu raison. L’USC est un club que je porte dans mon cœur. Celui qui m’a donné ma chance d’éclore et de devenir le rugbyman professionnel que je suis aujourd’hui. Et je lui en serais à jamais reconnaissant. C’est ma maison ! Quand on me demande d’ailleurs d’où je viens, je réponds… De Carcassonne. C’est mon club, ma famille ! »

Pour preuve, au détour de la conversation, il avoue : « Le 17 mai dernier, j’ai regardé la finale de Nationale sur mon téléphone. Je n’ai même pas pu manger. Sur la dernière action, j’avais le palpitant à 10 000 ! Mais c’était plutôt cool de voir le club monter. Il y a eu du beau travail, des mecs qui se sont envoyés, un président qui s’est battu pour que le club remonte. Et on va tout faire pour que l’histoire soit plus belle encore ».

À nous d’écrire une belle page de l’histoire de l’USC.

Dion-Évrard Oulaï n’est pas homme à oublier d’où il vient, ni qui l’a aidé à se former et à progresser pour réussir. « Les personnes qui m’ont marqué sont d’abord Philippe Guicherd, Mathieu Cidre, sans oublier le manager de l’époque Christian Gajan. Ils ont eu confiance en moi et m’ont donné cette opportunité de jouer en professionnel. Il y a bien sûr Baky Méité… Mais lui, c’est un frère ! Il y a aussi eu Vincent Etcheto et Yannick Bru à Bayonne, Jeff Dubois et Jean Bouilhou à Montauban, enfin à Massy Julien Maréchal, Jean-Baptiste Dimartino et Benoît Denoyelle (dit Bouli) qui m’ont également permis de laver mon image qui était un peu terni dans le milieu rugbystique. Dans mon apprentissage, il y a eu du bon, du mauvais. Dans la vie, tout ne peut pas être parfait. Il faut tomber pour pouvoir se relever ».

Et de couper court : « Mais on ne va pas s’apitoyer sur le négatif qui nous est arrivé dans le passé, on va davantage se concentrer jusqu’à la fin sur tout ce qui est positif ». Arrivé à Carcassonne le 29 juillet dernier après la coupe d’Afrique disputée sous les couleurs de la Côte-d’Ivoire, Dion-Évrard Oulaï piaffe d’impatience à l’idée de revêtir à nouveau le paletot jaune et noir.

« J’ai deux ans de contrat à l’USC. Et je ne sais pas où ça va me mener. J’ai vu Joël Koffi qui a joué jusqu’à 38 ans… Alors, ça donne envie. Pourquoi pas ? Après, c’est le corps qui décide… Si la santé y est, on peut pousser le bouchon loin. Mais il faut savoir respecter les raisons de la nature et savoir ranger les crampons pour passer à autre chose. Pour l’heure, je me concentre sur la saison qui arrive. À nous d’écrire une nouvelle belle page de l’histoire de l’USC », conclut le deuxième ligne Dion-Évrard Oulaï.