Ce ne sont que cinq ou six caravanes appartenant à un petit groupe de gens du voyage. Elles ont fait leur apparition début juillet dans ce qui ressemble à un champ qui jouxte l’hypermarché Carrefour d’Essey. On est loin des envahissements massifs de terrains redoutés actuellement par certaines communes et agriculteurs en raison de la tenue à la fin du mois d’un grand rassemblement évangélique à Grostenquin en Moselle.

Mais aussi limitée soit-elle, l’occupation d’une parcelle sans autorisation reste illégale et Carrefour qui est propriétaire des espaces d’herbe « squattés » à la sortie de sa station-service d’Essey, a décidé de réagir. L’enseigne a envoyé un huissier le 11 juillet pour constater la présence de la demi-douzaine de caravanes.

« L’huissier a aussi constaté que l’armoire métallique contenant l’installation électrique du centre commercial et de la galerie marchande avait été ouverte et que les gens du voyage s’en étaient donc servis pour alimenter en électricité leurs caravanes », souligne l’un des avocats de l’enseigne, Me Raoul Gottlich.

Décision vendredi et départ promis ce dimanche

Avec sa consœur de Lille, Me Clotilde Hauwel, il a lancé une procédure pour obtenir l’expulsion des caravanes. La demande a été déposée en référé, c’est-à-dire en urgence, ce mardi, devant le tribunal judiciaire. Les avocats de Carrefour n’ont pas eu besoin de plaider.

Car ils n’ont eu aucun adversaire face à eux. Aucun des membres du petit groupe de gens du voyage n’a assisté à l’audience et aucun avocat n’a plaidé leur cause. Il faut dire que le résultat des courses judiciaires ne fait pas vraiment de doute. Le tribunal a mis sa décision en délibéré à vendredi mais il devrait sans surprise faire droit à la demande de Carrefour et ordonner l’expulsion « immédiate et sans délai » des caravanes avec le « concours de la force publique » s’il le faut.

L’intervention de la police ou de la gendarmerie ne devrait toutefois pas être nécessaire. Interrogée sur place, l’une des membres du groupe de gens du voyage qui était parfaitement au courant de la procédure judiciaire en cours, affirme en effet que « tout le monde va partir ce dimanche ».