Il est 19 h 40 ce mardi 5 août quand un groupe d’adultes et d’enfants se faufilent entre les arbres de la place de l’hôtel de ville, dans le IVe arrondissement de Paris. Progressivement, ils sont plus de 200 personnes, dont 80 enfants, à s’asseoir devant les grilles de la mairie, accompagnés par des membres de l’association de défense des personnes exilées Utopia 56, de l’ONG Médecins du monde, et suivis par plusieurs médias qui couvrent leur action.

«Les enfants, dans la rue ! Les bébés, dans la rue !» s’égosille Sédibé Rouguiatou. Cela fait cinq mois qu’elle et son mari ont quitté la Guinée pour venir vivre en France, en passant notamment par la Tunisie et l’Italie. Bien qu’elle ait accouché d’un petit garçon au mois de juin, le numéro d’urgence social, le 115, ne parvient pas à leur fournir un hébergement toutes les nuits. «Notre survie dépend uniquement des associations. S’il faut dormir ici ce soir, et même demain, nous sommes prêts. Nous faisons ça pour nos enfants.»

La plupart des familles sont sans papiers. Certaines sont en cours d’obtention d’un titre de séjour, d’autres ont été déboutées. Mais toutes sont à la rue et n’ont aucune solution d’hébergement. Elles réclament à la mairie de Paris et au préfet de la région Ile-de-France d’ouvrir des places dans les gymnases, écoles ou locaux vides de la capitale. Une heure après le début de l’action, la police a autorisé les bénévoles à leur apporter des stocks de nourriture, eau, couvertures et duvets pour pa