Incendies de véhicules, tags, porte ciblée par des tirs d’armes de type kalachnikov comme à Toulon… Les détenus de la maison d’arrêt de Nice ont entendu parler des attaques coordonnées qui ont frappé des établissements pénitentiaires.

Mais, « bizarrement », grimace un surveillant niçois en réponse à Éric Ciotti, « on en entend par parler au sein de la population pénale, il n’y a pas eu de répercussion à l’intérieur ».

Le député UDR de la 1re circonscription des Alpes-Maritimes était à la maison d’arrêt de Nice, mercredi après-midi, pour apporter « son soutien plein et entier aux agents ». Mais aussi pour délivrer un message de fermeté.

« Ceux qui s’en prennent à nos prisons s’en prennent à la République, à l’ordre, à la justice », bombarde-t-il. Il faut davantage de sécurité dans et autour des prisons, du matériel et des équipements adaptés, selon lui.

Et, surtout, « la tolérance zéro pour les coupables », ou encore « des peines des peines planchers pour les agresseurs » de surveillants pénitentiaires.

Surpopulation à 205%

La maison d’arrêt niçoise n’a pas été touchée par les attaques pour lesquelles le parquet antiterroriste s’est saisi.

« Mais le risque zéro n’existe pas, et bien sûr cela nous concerne aussi. On pense à nos familles, ce n’est pas anodin », rétorque une surveillante.

D’autant que la situation est « tendue, tendue, tendue, il y a beaucoup de bagarres », grogne un agent. « La détention est relativement calme étant donné la situation, ça pourrait être bien pire », temporise, de son côté, la direction.

Bien pire en raison de la surpopulation carcérale qui explose à Nice. Elle atteint les 205%. « Il y a plus de 600 détenus homme pour 270 places et 47 femmes pour 40 places », souffle Éric Ciotti.

Cela faisait de très nombreuses années que le « quartier femmes » n’avait plus débordé. « 40% des détenus sont des étrangers », s’est renseigné le député auprès de la direction de l’établissement niçois.

« Et la moitié de ces 40% sont sous OQTF [obligation de quitter le territoire français, NDLR] », ajoute-t-il.

Un surpeuplement des cellules auquel s’ajoute un manque d’effectifs. 20 postes de surveillants ne sont pas pourvus. « Cela laisse peu de marge de manœuvre en cas de problème »…

Les projections, un fléau à Nice

« Il nous faut davantage de capacité carcérale », plaide Éric Ciotti. Un leitmotiv.

« C’est un sujet majeur à Nice. Il faut un établissement pour peine et rénover la maison d’arrêt. Il n’y a pas de prison pour les mineurs, et le centre de rétention administrative n’a que 40 places », détaille-t-il, après s’être entretenu avec de nombreux surveillants.

Les projections restent un problème crucial en termes de sécurité à Nice. La maison d’arrêt est entourée d’immeubles.

« Ils jettent les colis des résidences au-dessus, ils atterrissent sur le stade. Et les détenus tentent de les récupérer avec des cannes à pêche qu’ils ont fabriquées », explique un agent. Des dizaines de kg de colis par nuit.

« La direction me disait que c’était essentiellement des téléphones et du cannabis. Mais que depuis quelque temps il y avait des couteaux en céramique. Il manque les filets de anti-projections », révèle Éric Ciotti.