Ce mardi 5 août marque une journée particulière puisqu’il s’agit d’une des journées les plus courtes de l’année, voire l’une des plus courtes de l’histoire.

Si l’on sait que les journées en été sont bien plus longues que celles en hiver, le phénomène de ce mardi 5 août n’a rien à voir avec la journée durant laquelle la clarté est la plus longue ou la plus courte.

Il s’agit de la journée durant laquelle la Terre va tourner plus vite que le reste de l’année, et donc nous offrir les 24 heures les plus courtes de l’année. Ne vous attendez toutefois pas à ressentir cette différence, car cette journée durera environ 1,25 milliseconde de moins qu’une journée « normale », selon timeanddate, site spécialisé dans les phénomènes astronomiques.

Alors qu’une journée habituelle dure normalement 86 400 secondes, elle durera donc 86 399,9875 secondes ce mardi 5 août. Un phénomène pas nouveau, et qui a même tendance à s’intensifier. Depuis 2020, les journées sont de plus en plus courtes parce que la Terre tourne plus vite sur elle-même.

Le mouvement de rotation de la Terre s’accélère depuis 2020

« Ça va à l’encontre du ralentissement de la vitesse de rotation de la Terre qu’on a mesuré depuis des millions, voire des milliards d’années », indique à La Presse Robert Lamontagne, astronome de l’Université de Montréal à la retraite. « On a des preuves géologiques qu’à l’époque des dinosaures, par exemple, il y a 100 millions d’années, les journées avaient 23 heures plutôt que 24. Et il y a 900 millions d’années, c’était 22 heures », ajoute-t-il.

Si la raison de cette inversion de tendance, qui fait maintenant raccourcir les journées, n’est pas claire, les scientifiques ont remarqué que le mouvement naturel de rotation de la Terre s’accélère depuis cinq ans en partie en raison de la fonte des glaces, de l’activité volcanique ou encore de la position de la lune.

C’est pourquoi les scientifiques de l’International Earth Rotation Service (IERS), l’organisme en charge d’unifier les pendules mondiales, préconisent d’ajouter dès 2029 une seconde négative au temps universel coordonné (UTC) pour le maintenir synchronisé avec le temps astronomique.

Une synchronisation pas si rare puisque le Service des systèmes de référence de la rotation de la Terre (IERS) avait introduit une seconde supplémentaire appelée « intercalaire » en 1972. Une seconde intercalaire a été ajoutée à 24 reprises depuis cette année-là, dont la dernière fois en 2016.